360 000 emplois ont été créés en Suisse en dix ans
EMPLOI La Suisse a mieux traversé la dernière décennie que la zone euro
Dix ans après l’éclatement de la crise financière, l’économie suisse ne peut parler de décennie perdue, selon l’institut conjoncturel BAK. Le revenu disponible réel des ménages suisses est supérieur de 21% à celui de 2007 et la consommation privée de 17%, indique Michael Grass, membre de la direction de l’institut, lors d’une présentation jeudi à Bâle. Certes le taux de chômage est passé de 2,8 à 3,2%, mais il reste bas relativement aux pays voisins.
La Suisse compte 360 000 emplois de plus qu’il y a dix ans. La plus forte hausse vient de Zurich avec 90000, devant Vaud (près de 60000) et Genève (plus de 40000). De fortes divergences émergent entre les branches et les secteurs d’activité. Le secteur public compte 190 000 emplois supplémentaires en dix ans, sous l’impulsion de Zurich (45 000), Vaud (30000) et Genève (15 000). L’économiste observe que si l’emploi s’est fortement accru dans le secteur public, la productivité y a diminué de 4% en 10 ans. Par contre, l’industrie s’est transformée. Elle a perdu 25000 emplois depuis 2007, mais la productivité s’est accrue. Toutefois la pharma a gagné 12 500 emplois, l’horlogerie et l’industrie alimentaire près de 10000.
En 2018, le PIB devrait croître de 2,3% selon le BAK
Les prévisions conjoncturelles du BAK indiquent une accélération de la croissance économique suisse ces prochains mois sous l’impulsion des investissements en biens d’équipement (+4,3% en 2018) et des exportations (4,7%). L’économie profite d’une baisse du franc (euro à 1,18) et de la demande internationale de plus en plus soutenue. Le PIB devrait augmenter de 2,3% l’année pro- chaine, contre 1% cette année. Le moteur de l’expansion viendra à nouveau de la pharma (+6%), des techniques médicales et de l’horlogerie, mais aussi de la construction de machines et de l’électronique.
En 2018, l’emploi devrait augmenter dans presque toutes les branches. Les plus f ortes hausses devraient provenir de la santé (13 303), des services aux entreprises (8492) et des technologies de l’information et de la communication (3252). Les perdants seront le commerce de détail (-1047 emplois), l’assurance (-354) et l’industrie textile (-351).