Bluewin se débat contre les spams
Le service de messagerie électronique de Swisscom est submergé depuis dimanche soir de courriels publicitaires. Selon l’opérateur, il s’agit d’une perturbation touchant l’ensemble de la Suisse. Elle énerve, évidemment
«Voilà qui est drôle», lâche un internaute sur Facebook, sur un ton à la fois sibyllin et ambigu, à propos de cette «vague de spams extrêmement élevée» que constatent depuis la fin du weekend dernier les utilisateurs de Bluewin. La porte-parole de Swisscom, Annina Merk, confirme que le nombre de courriels indésirables est quatre à cinq fois plus élevé que d’habitude. «Il y a plusieurs millions de messages», précise-t-elle. La durée des perturbations, le temps que le problème soit résolu, est pour l’heure inconnue.
Cette cyberattaque a commencé dimanche soir. «Ces spams nous atteignent, ainsi que nos clients, sous forme de vagues», précise Swisscom. De plus, des erreurs de transmission peuvent également survenir avec certains programmes de messagerie, comme Outlook, qui se synchronisent avec un compte Bluewin.
Mais qui est le coupable? L’expéditeur est évidemment inconnu. Les e-mails concernés sont probablement envoyés dans le monde entier par des ordinateurs porteurs de logiciels malveillants, ajoute Annina Merk. Ce type de message, comme la plupart du temps en cas d’infection, a des expéditeurs et des objets différents. Il est par conséquent très difficile à intercepter. Mais facile à repérer – il faut se méfier des formulations du type: «Voici la chance de votre vie», conseille la Handelszeitung (HZ).
Comme l’indique Swisscom sur son site internet dans un français fédéral assez comique, ces spams proposent de faux cadeaux gratuits. L’entreprise conseille donc de ne pas y répondre, de ne pas procéder à des paiements, de ne pas divulguer d’informations personnelles et d’éviter de télécharger des fichiers. Ajoutant qu’«à cause de cette vague de SPAM le service e-mail compromis l’accès à webmail est en dérangement pour certains clients». Certains clients comme @FavreStephane, qui se plaint sur Twitter et auquel Swisscom fournit une réponse polie: «Navrés de ces désagréments. L’évolution de la situation peut être suivie» à une sousadresse de Swisscom.ch.
Les conseils donnés ne manquent pas de susciter quelque ironie chez ce correspondant de 20min. ch: «Ne me dites pas que ce mail me disant que j’avais hérité de 300000 francs était faux! J’ai déjà versé 20000 de frais à cet avocat et fait un leasing sur une RS6!» Sur le site du quotidien gratuit, les commentateurs rivalisent d’ailleurs de propos technologiques tendant à démontrer l’«incompétence» de l’opérateur historique en la matière. Mais une fois que l’on sait que «l’activation de la DMZ (IPv4) n’a aucune influence sur le pare-feu (IPv6)», ce n’est pas là le plus intéressant ni le plus explicite. Les ricanements sont plus «parlants», à l’instar de celui-ci: «Si Swisscom protège les e-mails de ses utilisateurs comme nos numéros de téléphone…»
Un internaute du Matin.ch confirme, en ajoutant une nouvelle couche de critiques acerbes: «C’est comme avec les pubs sur le téléphone, Swisscom s’en lave les mains. S’il y a des répercussions négatives chez certains clients, ce n’est pas Swisscom qui va y faire quelque chose. Ils sont juste là afin de vendre des abonnements, mais ne prennent jamais de responsabilités.» Idem sur Twitter, où les clients s’inquiètent en masse de la situation, en s’adressant à @Swisscom_Care, le service d’«aide simple et rapide» (lu-ve 8-21h; sa-di 10-14h). @bildwerkstatt, par exemple, l’interpelle directement: «Est-ce que vous faites quelque chose là contre?» Réponse administrative: «Nos spécialistes ont identifié le problème et travaillent à ce que ces spams soient à nouveau automatiquement supprimés.»
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