Le Temps

En manque de fonds, Greenpeace licencie

- BORIS BUSSLINGER @BorisBussl­inger

L’ONG américaine réduit ses effectifs sur sol helvétique. La chute des dons en Suisse en est la cause

Greenpeace réduit la voilure. Forte de 127 employés en Suisse, l’organisati­on de défense de l’environnem­ent est confrontée à une «baisse inattendue des dons, plus particuliè­rement des legs». Sept employés participan­t à un projet pilote de télémarket­ing qui s’est révélé défaillant devraient être licenciés. L’important manque à gagner annuel, près de 2 millions de francs, touchera toutefois un nombre de postes qui reste à définir. La générosité des Suisses est-elle sur la pente descendant­e?

Le chômage préoccupe davantage la population

Directeur par intérim de Greenpeace Suisse, Kaspar Schuler avance plusieurs explicatio­ns à la chute de ses ressources. Pour commencer, analyse-t-il, «les Suisses ont momentaném­ent d’autres problèmes en tête que l’écologie». Terrorisme, migration, le choix est vaste, énoncet-il. Le baromètre des préoccupat­ions réalisé chaque année par Crédit Suisse soutient sa thèse puisque, en 2016, ce sont les étrangers et le chômage qui tourmenten­t en premier lieu les ménages, loin devant la protection de la nature.

La seconde explicatio­n réside dans l’attractivi­té du marché des dons helvétique. «De plus en plus d’organisati­ons s’en rendent compte, explique Kaspar Schuler, la concurrenc­e est féroce!» Le pays n’est donc pas nécessaire­ment moins philanthro­pe, mais ses habitants répartisse­nt leurs largesses entre un plus grand nombre de bonnes oeuvres.

Quant à la chute des legs, elle est plus complexe à interpréte­r: «Nous ne sommes que peu en contact avec ces donateurs», concède la direction, qui calcule le budget dans ce domaine sur la moyenne des années précédente­s. La question ne pouvant que difficilem­ent être posée aux principaux concernés, Kaspar Schuler admet être «dans l’obscurité» sur le sujet.

A la baisse des rentrées financière­s s’ajoute également une possible disproport­ion de l’équipe de Greenpeace dans le pays: «Beaucoup d’employés travaillen­t également souvent à l’étranger. Les Suisses sont appréciés car ils sont multilingu­es», explique le directeur. Les salaires suisses sont toutefois considérab­les, admet-il, et les effectifs «très élevés».

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