La visite minimaliste du secrétaire d’Etat de Trump
Rex Tillerson a fait une brève escale jeudi au bout du lac, une visite consacrée à la résolution du conflit syrien
Le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson a trouvé le temps pour une promenade au bord du lac jeudi à Genève. Mais pas pour rencontrer les chefs de plusieurs organisations internationales, comme initialement prévu. Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), l’Organisation internationale des migrations (OIM), pourtant dirigée par un Américain, ainsi que le Comité international de la Croix-Rouge se sont donc retrouvés le bec dans l’eau. Le chef de la diplomatie américaine devait évoquer les «crises humanitaires», indiquait le Département d’Etat.
Voilà qui ne rassurera pas sur les intentions de l’administration Trump envers les institutions multilatérales. Les Etats-Unis viennent en effet de claquer la porte de l’Unesco, basée à Paris et accusée de menées contre Israël. Washington fait les mêmes reproches au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Les Etats-Unis ne se désengagent pas pour autant des organisations basées à Genève. Lundi, lors d’une conférence des donateurs organisée par le HCR et l’OIM, ils annonçaient avoir promis près de 40 millions de dollars pour venir en aide aux réfugiés Rohingyas au Bangladesh. Seuls le Royaume-Uni et l’Union européenne ont été plus généreux.
«Fin du règne de la famille Assad»
Rex Tillerson s’est contenté jeudi de rencontrer le négociateur de l’ONU pour la Syrie Staffan de Mistura, lequel a annoncé dans la foulée un nouveau round de négociations de paix à Genève dès le 28 novembre. Rex Tillerson a déclaré, contre toute évidence, que «le règne de la famille Assad touchait à sa fin». Fort du soutien indéfectible de ses alliés russe et iranien, le président syrien est plus que jamais en position de force. «Les Etats-Unis veulent une Syrie unifiée avec un gouvernement dans lequel Bachar el-Assad ne joue aucun rôle», a-t-il explicité, tentant d’apporter un peu de clarté dans la sinueuse politique américaine sur ce dossier. Rex Tillerson a ensuite rencontré le personnel de la mission américaine auprès des Nations unies à Genève, pour laquelle l’administration Trump n’a toujours pas nommé d’ambassadeur.
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