Le Temps

La visite minimalist­e du secrétaire d’Etat de Trump

- SIMON PETITE @SimonPetit­e

Rex Tillerson a fait une brève escale jeudi au bout du lac, une visite consacrée à la résolution du conflit syrien

Le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson a trouvé le temps pour une promenade au bord du lac jeudi à Genève. Mais pas pour rencontrer les chefs de plusieurs organisati­ons internatio­nales, comme initialeme­nt prévu. Le Haut-Commissari­at pour les réfugiés (HCR), l’Organisati­on internatio­nale des migrations (OIM), pourtant dirigée par un Américain, ainsi que le Comité internatio­nal de la Croix-Rouge se sont donc retrouvés le bec dans l’eau. Le chef de la diplomatie américaine devait évoquer les «crises humanitair­es», indiquait le Départemen­t d’Etat.

Voilà qui ne rassurera pas sur les intentions de l’administra­tion Trump envers les institutio­ns multilatér­ales. Les Etats-Unis viennent en effet de claquer la porte de l’Unesco, basée à Paris et accusée de menées contre Israël. Washington fait les mêmes reproches au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Les Etats-Unis ne se désengagen­t pas pour autant des organisati­ons basées à Genève. Lundi, lors d’une conférence des donateurs organisée par le HCR et l’OIM, ils annonçaien­t avoir promis près de 40 millions de dollars pour venir en aide aux réfugiés Rohingyas au Bangladesh. Seuls le Royaume-Uni et l’Union européenne ont été plus généreux.

«Fin du règne de la famille Assad»

Rex Tillerson s’est contenté jeudi de rencontrer le négociateu­r de l’ONU pour la Syrie Staffan de Mistura, lequel a annoncé dans la foulée un nouveau round de négociatio­ns de paix à Genève dès le 28 novembre. Rex Tillerson a déclaré, contre toute évidence, que «le règne de la famille Assad touchait à sa fin». Fort du soutien indéfectib­le de ses alliés russe et iranien, le président syrien est plus que jamais en position de force. «Les Etats-Unis veulent une Syrie unifiée avec un gouverneme­nt dans lequel Bachar el-Assad ne joue aucun rôle», a-t-il explicité, tentant d’apporter un peu de clarté dans la sinueuse politique américaine sur ce dossier. Rex Tillerson a ensuite rencontré le personnel de la mission américaine auprès des Nations unies à Genève, pour laquelle l’administra­tion Trump n’a toujours pas nommé d’ambassadeu­r.

Newspapers in French

Newspapers from Switzerland