SGS dévoile ses objectifs dans la numérisation
Le leader mondial de l’inspection, qui tient sa journée des investisseurs au Vietnam, profite pleinement de l’expansion d’Alibaba et de la numérisation. Il lance un produit de contrôle de la pollution pour les ménages chinois et rassure sur ses marges
«SGS est bien préparé pour faire face à la disruption», a déclaré Frankie Ng, président de la direction du leader de l’inspection mercredi à Hô Chi MinhVille lors de la première partie des journées des investisseurs. SGS emploie 1142 collaborateurs dans ce pays et plus de 20000 en Asie du NordEst, sur un total de 92000 dans le monde.
Très active dans l’e-commerce en Asie, la société a présenté un projet pilote inhabituel puisqu’il s’adresse aux consommateurs chinois et non aux entreprises. Il s’agit d’un appareil permettant de tester la pollution au sein des habitations et qui augmentera sa réputation dans un pays où la santé est une préoccupation majeure.
«Dans le cadre de la numérisation, SGS veut apporter davantage de confiance sur les plateformes électroniques», fait valoir Frankie Ng. Client d’Alibaba, le groupe genevois offre à cet écosystème asiatique de vérifier la qualité des entreprises qui échangent leurs produits sur son site. Si SGS est également client du site américain Amazon, l’essentiel de ses activités dans l’e-commerce est asiatique.
L’objectif est de pleinement profiter des nouvelles technologies dans chaque métier du groupe, y compris l’agriculture. SGS promet la transparence de la chaîne de valeur «de la ferme à la fourchette», déclare Olivier Coppey, responsable de cette division. Par exemple pour le groupe Mars, l’objectif est d’améliorer la gestion des risques en analysant les données de l’ensemble des fournisseurs, des ingrédients et des usines à l’aide d’une technologie graphique en réseau.
Stabilité des effectifs
Dans le même domaine, SGS utilise les senseurs et l’Internet des objets (drones) pour participer à l’expansion de l’agriculture de précision. «C’est la troisième révolution agricole», clame Olivier Coppey. Les drones envoient des informations sur la plateforme numérique de SGS et épargnent l’inspection sur le terrain. Cette technique est déjà utilisée sur plus d’un million d’hectares de terres.
La disruption se traduit non pas à terme par une baisse des effectifs, mais plutôt par une stabilité, rassure la direction. Les économies liées à l’amélioration de la productivité permettent de financer l’expansion dans la numérisation.
La numérisation se traduira par une hausse de 300 millions de francs de revenus supplémentaires d’ici à 2020, selon la direction. Ces nouvelles affaires auront l’avantage d’offrir une marge d’exploitation de plus de 25% (moyenne de SGS: 15,4%).
La marge d’exploitation du groupe devrait passer à 18% d’ici à 2020, a indiqué Carla de Geyseleer, directrice financière. Soit entre 405 à 465 millions de francs de bénéfice d’exploitation supplémentaires: 75 à 80 millions grâce à la croissance numérique (300 millions à 25% de marge), 30 à 35 millions par les gains de productivité, 80 à 100 millions par la restructuration annoncée l’an dernier et 220 à 250 millions grâce à la croissance organique.
En bourse, l’accueil des informations a été positif (hausse de 1,5% à la mi-journée) en vertu des signaux positifs sur les marges (stables en 2017 puis amélioration).
«SGS veut apporter davantage de confiance sur les plateformes électroniques» FRANKIE NG, PRÉSIDENT DE SGS