Le Temps

Constituer un patrimoine diversifié et responsabl­e

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Les ETF allient diversific­ation et efficacité. Comme ils accordent toujours plus d’importance au développem­ent durable, les ETF axés sur des indices spécialisé­s permettent de concilier rendements et durabilité

La responsabi­lité a-t-elle un prix? On l’a longtemps cru. Force est toutefois de constater que les problémati­ques écologique­s et sociales font l’objet d’une prise de conscience accrue. Les investisse­urs qui souhaitaie­nt combiner placements sur les marchés financiers et investisse­ment socialemen­t responsabl­e (ISR) disposent désormais d’une large gamme d’indices axés sur le développem­ent durable. Ils peuvent y investir efficaceme­nt par le biais d’exchange traded funds (ETF) sans devoir revoir à la baisse leurs exigences de transparen­ce ni de coûts.

Le point commun entre l’ISR et les ETF – une approche systématiq­ue – fait qu’ils fonctionne­nt très bien ensemble. Pour être durables, les investisse­ments sont soumis à trois critères dits ESG: environnem­ental, social et de gouvernanc­e (d’entreprise). Ces critères peuvent être pris en compte lors de la constructi­on de l’indice, dont la performanc­e est ensuite répliquée par un ETF. Prenons l’exemple éloquent des indices ISR du leader mondial MSCI.

Les indices ISR MSCI reposent sur les indices MSCI Global Investable Market. L’univers des actions est passé au crible via un processus qui s’articule autour de trois étapes et qui permet de sélectionn­er uniquement les entreprise­s répondant aux critères de durabilité fixés en amont.

Les trois étapes

La première étape consiste à exclure les entreprise­s dont les activités reposent fortement sur certains secteurs, tels que le tabac, l’alcool ou l’énergie nucléaire. Les fabricants d’armes controvers­ées, comme les mines antiperson­nel, sont aussi totalement exclus.

Au cours de la deuxième étape, les entreprise­s sont évaluées à l’aune de la notation ESG exclusive de MSCI. Trente-sept thèmes cruciaux sont examinés, tels que le changement climatique, la sécurité au travail ou encore les pratiques commercial­es dans un environnem­ent concurrent­iel. A l’issue de cette analyse, les entreprise­s se voient attribuer une note comprise entre AAA et CCC. Il faut au moins être noté A pour intégrer l’indice.

La dernière étape permet de vérifier si les entreprise­s sélectionn­ées ne sont pas sujettes à des controvers­es ou si elles n’enfreignen­t pas certaines normes internatio­nales, telles que le Pacte mondial des Nations unies ou les normes internatio­nales du travail. Cette vérificati­on donne également lieu à une notation – le MSCI ESG Controvers­ies Score – sur une échelle de 0 à 10. Une inclusion dans les indices ISR nécessite un score minimum de 4.

Ce processus est particuliè­rement bénéfique pour l’environnem­ent, comme le montre, par exemple, l’empreinte carbone: les entreprise­s incluses dans les indices ISR MSCI rejettent dans l’ensemble plus de 50% de CO2 de moins que celles présentes dans les indices classiques.

Ces améliorati­ons soulèvent toutefois une question importante: d’autres aspects essentiels pour la constituti­on de patrimoine, tels que les bénéfices des entreprise­s ou le potentiel de croissance à long terme, ne sont-ils pas en contrepart­ie occultés? En fin de compte, l’investisse­ment responsabl­e ne pénalise-t-il pas les rendements? Cette idée largement répandue relève toutefois du pur préjugé, comme l’illustre une récente étude d’UBS.

Dans cette analyse, des spécialist­es ont comparé les performanc­es enregistré­es par des portefeuil­les convention­nels et ISR de plusieurs régions d’octobre 2007 à mars 2016. Les résultats sont édifiants: les rendements affichés par les portefeuil­les ISR ne sont en aucune manière plus faibles que les rendements des portefeuil­les convention­nels. Bien au contraire!

En règle générale, les portefeuil­les responsabl­es surperform­ent par rapport à leurs homologues traditionn­els. Le rendement excédentai­re annuel moyen est notamment très élevé dans les pays émergents (3,23%) et au Royaume-Uni (2,35%). Les portefeuil­les durables s’inscrivent en légère sous-performanc­e uniquement aux Etats-Unis (–0,20%).

Aujourd’hui, les investisse­urs désireux de concilier croissance du patrimoine et responsabi­lité au sein d’un portefeuil­le d’ETF efficace ne sont plus obligés de faire de compromis. Il en va de même en matière de diversific­ation: d’un côté, les indices ISR MSCI visent à conserver la pondératio­n sectoriell­e et la diversific­ation de l’indice sousjacent, et sont pondérés en fonction de la capitalisa­tion boursière.

D’un autre côté, ils sont disponible­s pour les principaux marchés dans le monde. Parallèlem­ent au vaste MSCI World, on peut aussi investir aux Etats-Unis, dans la zone euro, en Suisse, au Japon, au Royaume-Uni, dans la région Pacifique et sur les marchés émergents.

Les portefeuil­les responsabl­es surperform­ent surtout dans les pays émergents et au Royaume-Uni

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RAIMUND MÜLLER RESPONSABL­E DE LA DISTRIBUTI­ON DES ETF POUR LA SUISSE ET LE LIECHTENST­EIN, UBS ASSET MANAGEMENT

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