«Love and Order», nouvelle fantaisie finlandaise
◗ Il se passe quelque chose en Finlande sur le front des séries TV, et le Geneva International Film Festival (GIFF, ex-Tous Ecrans) va le prouver ce week-end, pendant ses projections dédiées aux feuilletons. Après quelques chroniques sociales intéressantes, le milieu des séries finlandais a proposé Tellus, hélas jamais montrée sous nos latitudes: un excellent thriller écologiste. Une grande production policière devrait venir et, à côté, il y a les bizarreries. Ces oeuvres étranges, dans lesquelles on ne sait pas exactement ce qui tient du talent de l’auteur et ce qui relève du génie national, mais qui donnent envie de passer outre ces analyses: il y a du bizarre, et c’est plaisant. L’année passée, le festival montrait Morbid Stories (Kohtuuttomuuksia). La seule longueur du titre confère sa «finlanditude» au propos. En sus, dans le chapitre de cette minicollection, il était question de séries TV. L’histoire d’un tournage qui se déglingue. On y causait beaucoup, et le spectateur souriait tout autant devant cette histoire interne au vitriol.
Cette année, voici Love and Order (Myrskyn jälkeen), qui concerne d’abord les policiers d’Helsinki et région. Sur la base du seul premier épisode, l’intrigue n’est pas aisée à résumer: disons que quelque chose ne va plus dans les sentiments des habitants de la ville, forces de l’ordre comprises. Des envies d’amour apparaissent, on ne sait pourquoi. Des protagonistes se remettent en question, d’autres pas, et c’est aussi curieux dans les deux cas. Pendant ce temps, une enquête capitale doit être menée, mais elle part un brin à vau l’eau.
L’ambiance se révèle flottante, les personnes s’évaporent tout en s’affirmant encore mieux. L’amour est dans l’air, mais il a surtout pour conséquence de compliquer une mécanique humaine déjà peu en forme. L’épisode pilote de la série se termine sur un hilarant exercice de transparence, au sens vestimentaire, du porte-parole de la police à la TV. Une nouvelle fantaisie finlandaise.