Le Temps

Mission accomplie, cap vers la Russie

FOOTBALL La Nati sera au rendez-vous de la Coupe du monde 2018. Elle y accède grâce à un nul 0-0 à Bâle contre l’Irlande du Nord, associé à une victoire 0-1 obtenue jeudi dernier à Belfast

- LIONEL PITTET, BÂLE t @lionel_pittet L. PT

Rarement le coup de sifflet final d'un match bouclé sur un triste 0-0 n'aura déclenché pareille euphorie. Après avoir souffert contre l'Irlande du Nord beaucoup plus que prévu, trop pour une équipe de son niveau, la Nati a arraché le match nul qui, associé à sa victoire jeudi à Belfast (0-1), lui permet de se qualifier pour la Coupe du monde 2018, sa quatrième consécutiv­e. Elle a oblitéré son billet pour la Russie au terme d'une campagne qualificat­ive solide, qui ne l'a vue s'incliner qu'une fois en douze matches.

Il restera malgré tout le goût amer de n'avoir franchi les barrages décisifs que par la grâce d'un penalty tombé du ciel dans l'humide nuit de Belfast. Sans une faute de main qui n'a jamais existé que dans les yeux de l'arbitre, quelle aurait été l'issue de la double confrontat­ion? Nul ne le saura jamais. Mais les 180 minutes disputées entre le Windsor Park et le Parc Saint-Jacques ont tout à la fois démontré le fossé qui pouvait exister entre les deux équipes, et l'immense difficulté qu'a connue la Nati pour lui donner une répercussi­on au tableau d'affichage.

L’Irlande du Nord plus offensive

Ricardo Rodriguez a une nouvelle fois revêtu le costume du bourreau des Nord-Irlandais. Au match aller, il avait froidement transformé le fameux penalty; dimanche soir, il a stoppé sur la ligne un essai de la tête qui était parti pour envoyer les deux équipes en prolongati­ons. On jouait alors la 92e minute et les hommes de Vladimir Petkovic étaient pris à la gorge. Sur la pelouse bâloise détrempée, ils se sont retrouvés aussi souvent acculés dans leur camp qu'à menacer leurs adversaire­s de classer l'affaire. Le sélectionn­eur avait pourtant insisté sur la nécessité de conserver le ballon loin de la cage de Yann Sommer, mais ses protégés n'y sont tout simplement pas parvenus.

Logiquemen­t, l'Irlande du Nord avait commencé le match animée d'intentions plus offensives que trois jours plus tôt. Alors qu'elle n'avait pas cadré la moindre frappe à Belfast, Chris Brunt a contraint Yann Sommer à sortir le grand jeu dès la 3e minute pour détourner un tir puissant qui prenait le chemin de la lucarne. Une minute plus tard, c'est Stuart Dallas qui tentait sa chance des 25mètres. Les cartes étaient sur la table: les Britanniqu­es n'étaient pas venus à Bâle pour faire de la figuration.

Comme prévu, le supplément d'allant offensif nord-irlandais a permis à la Nati de voir des espaces s'ouvrir devant elle. Durant les 45 minutes initiales, les statistici­ens ont dénombré neuf tirs suisses, dont deux seulement cadrés. Mais comme souvent, concrétise­r les opportunit­és s'est révélé beaucoup plus compliqué que de les créer. Plusieurs fois bien démarqué et idéalement servi, Haris Seferovic a manqué d'ouvrir la marque de la tête (5e, 26e), mais lorsque le buteur a décalé ses coéquipier­s, ils n'ont guère été plus inspirés: Steven Zuber a aussi reçu des ballons qui auraient pu permettre de rassurer l'équipe de Suisse (28e, 50e) mais l'ailier d'Hoffenheim se montrait trop brouillon.

Seferovic sifflé

Pendant ce temps, la menace nord-irlandaise continuait de planer. A la 55e minute de jeu, Conor Washington héritait d'un centre parfait mais sa tête était un peu trop croisée pour inquiéter Yann Sommer. Quelques instants plus tard, c'était au tour de George Saville de pousser le portier suisse

à la parade. De manière générale, dès le début de la seconde période, la Suisse a étrangemen­t abandonné la possession de la balle à ses adversaire­s, empruntée jusque dans la conservati­on dans son propre camp. Les mauvaises passes, les imprécisio­ns et le manque d'idées ont permis aux visiteurs d'y croire jusqu'au bout des arrêts de jeu.

A dix minutes de la fin, Vladimir Petkovic remplaçait le feu follet (éteint ce soir-là) Xherdan Shaqiri par Remo Freuler, au profil plus défensif. Prenant acte de l'impuissanc­e suisse à se mettre à l'abri, le sélectionn­eur a choisi de protéger ses arrières, en même temps qu'il faisait signe au public de donner de la voix pour

Blerim Dzemaili a réalisé une performanc­e en demi-teinte et a été remplacé par Admir Mehmedi.

pousser son équipe. Plus en danger que jamais, la Nati trouvait, par la grâce d'un effort solitaire de Denis Zakaria, la force de se créer la plus belle occasion du match. Mais Haris Seferovic allumait les étoiles dans une ultime tentative avortée de sa campagne qualificat­ive.

A sa sortie du terrain deux minutes plus tard, il sera copieuseme­nt sifflé par le public bâlois. Cruel, pour un joueur qui aura malgré tout été le meilleur buteur de la Nati pendant son parcours vers la Russie (quatre réussites). L'efficacité offensive sera le principal chantier de l'équipe de Suisse pendant les mois qui la séparent de la Coupe du monde.

L’efficacité offensive sera le principal chantier de l’équipe de Suisse pendant les mois qui la séparent de la Coupe du monde

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FOOTBALL Pour son match retour face à l’Irlande du Nord, l’équipe de Suisse a assuré l’essentiel hier à Bâle, après la victoire (1-0) obtenue jeudi à Belfast. Mais elle aura souffert jusqu’au bout pour conserver le nul (0-0) qui la qualifie pour la...
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(FABRICE COFFRINI/AFP PHOTO)

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