Quand l’humanitaire devient un produit financier
L’organisation genevoise lance des obligations rapportant un intérêt de 7% si les projets qu’elles financent sont couronnés de succès
Comment intervenir dans des crises humanitaires de plus en plus complexes, mais avec des sources de financement sous pression?
Pour tenter de répondre à ce double défi, le Comité international de la CroixRouge a récemment lancé un partenariat public-privé innovant.
Des partenaires privés – dont la Fondation Lombard Odier – ont apporté un capital de départ de 19 millions de francs qui sera utilisé pour construire trois centres de réadaptation en Afrique. Objectif: équiper de prothèses des personnes handicapées.
Si les centres ainsi financés se révèlent aussi efficaces qu’espéré, les investisseurs récupéreront leur capital assorti d’un intérêt pouvant atteindre 7% par an. Soit un total de 26 millions, qui sera apporté dans un second temps par quatre pays, dont la Suisse.
Mais si le nombre de prothèses offertes à des personnes handicapées en République démocratique du Congo, au Mali et au Nigeria s’avère insuffisant, les investisseurs de départ ne recevront aucun intérêt. Ils peuvent même perdre jusqu’à 40% de leur mise.
Ce projet pilote montre que le secteur privé peut accepter d’assumer les risques liés à l’humanitaire, notamment celui d’opérer dans des pays instables, souvent en guerre.
Il prouve aussi qu’il est possible de mesurer l’efficacité d’une action humanitaire (la tâche sera confiée à des consultants indépendants).
Le Comité international de la CroixRouge lance un partenariat public-privé innovant
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