Les libéraux responsables de l’échec?
Les Verts allemands ne cachent pas leur frustration. «Les libéraux, affirme le vice-président des écologistes allemands, Cem Özdemir, avaient décidé à l’avance de faire échouer les négociations»
Le FDP, allié traditionnel des conservateurs allemands depuis les débuts de la République, avait obtenu le 24 septembre 10,7% des voix. Ce succès inespéré après une douloureuse traversée du désert – le parti avait été expulsé du Bundestag en 2013 – donnait aux libéraux un rôle clé dans les négociations en vue de former le prochain gouvernement. Mais le FDP aurait claqué la porte pour n’avoir pu imposer ses vues aux chrétiens-démocrates et aux Verts. «Le FDP, estime le politologue Nils Diederich, a pour principale préoccupation de se profiler. Il lui fallait obtenir une véritable victoire sur un dossier de première importance, comme l’impôt solidarité [cet impôt très impopulaire de 5,5% destiné à financer la réunification et à soutenir les Länder de l’exRDA]. Or, le FDP n’a pas obtenu ce qu’il voulait sur ce point.» La CDU, notamment, tient à conserver l’impôt qui lui permet de marquer des points à l’est de l’Allemagne.
De l’avis des observateurs, le parti n’aurait de toute façon eu ni le personnel, ni la solidité nécessaires
PRÉSIDENT DU FPD «Il vaut mieux ne pas gouverner que mal gouverner»
pour exercer le pouvoir sur une période de quatre ans. Le très ambitieux président du parti, Christian Lindner, auraitredoutéde connaître le même sort que son prédécesseur Guido Westerwelle, ministre des Affaires étrangères d’Angela Merkel entre 2009 et 2013. Incapable de s’imposer face à sa partenaire de coalition, Westerwelle avait quitté le pouvoir sur une cuisante défaite dont le parti se remet doucement.
Dès le soir du scrutin, le 24 septembre, Lindner et le chef du SPD, Martin Schulz, s’étaient livrés face aux caméras de télévision à un étonnant ballet, chacun exigeant de l’autre qu’il entame des négociations avec Angela Merkel, et revendiquant pour son camp le droit à quatre années de régénérescence sur les bancs de l’opposition.
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