Le capital immatériel compte pour près d’un tiers de la valeur des biens
La valorisation du capital immatériel – image de marque, dessins et modèles, technologie – des produits manufacturés a atteint 5900 milliards de dollars (plus de 5830 milliards de francs), a révélé lundi l’OMPI
Le capital immatériel contribue à près d’un tiers de la valeur des produits manufacturés dans le monde. Cette enveloppe de 5900 milliards de dollars (plus de 5830 milliards de francs), qui s’appuie sur des chiffres datant d’il y a trois ans, montre l’importance grandissante de la propriété intellectuelle. Elle est deux fois supérieure à celle des bâtiments, des machines et d’autres types de capital, relève l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) dans cette première évaluation.
Et la propriété intellectuelle est utilisée par les entreprises pour maintenir leur avantage lié à ce capital immatériel. Selon le rapport, celui- ci a constitué en moyenne 30,4% de la valeur totale des marchandises vendues sur une quinzaine d’années.
Cette part est restée stable depuis dix ans à 31,9%, «mais nous pouvons nous attendre à ce qu’elle augmente», a dit devant la presse le directeur général de l’OMPI, Francis Gurry, sans pouvoir chiffrer cette extension. Les revenus ont, eux, avancé de 75%.
«Important facteur de croissance économique»
Le capital immatériel constitue un facteur «important de croissance économique» et influence les filières de production mondiales «d’un certain nombre de manières», a ajouté Francis Gurry. Il est important pour l’attrait et la fonctionnalité des produits et impacte leur succès sur le marché, selon lui.
Le rapport analyse la répartition des recettes entre le travail, le capital matériel et celui immatériel dans les filières manufacturières mondiales. Une activité qui rassemble un quart de la production économique mondiale.
Certes, les externalisations dans des économies où les salaires sont plus bas ont contribué à diminuer le prix des produits et à augmenter la part du capital immatériel, admet l’économiste en chef de l’OMPI, Carsten Fink. Mais certaines branches sont devenues extrêmement concurrentielles et demandent une valeur importante de celui-ci, ajoute-t-il. Soit en termes de technologie, soit en termes de positionnement de marque.
Parmi le capital immatériel, près de 50% des rentrées viennent des produits alimentaires, des véhicules à moteur et des textiles. L’industrie pharmaceutique ou les produits électroniques sont, eux, les plus favorables en termes de retour sur l’investissement dans ce secteur.
Concernant le marché des téléphones portables, plus de 40% du prix de vente revient à Apple sur ses produits. Jusqu’à 35% des premiers dépôts de brevets dans le monde sont liés à ce type de marchandises. Les graphiques pour les applications mobiles y contribuent également largement.
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