Le Temps

Le Théâtre du Jorat, les artistes locaux à la fête

- MARIE-PIERRE GENECAND

Mardi, Michel Caspary a détaillé sa septième affiche à Mézières, qui courra d’avril à septembre prochains: 21 spectacles et concerts, dont cinq créations et beaucoup de talents romands

Stephan Eicher, du burlesque allumé, du yodel, un concert symphoniqu­e, de la chanson argentine, de l’humour ou encore du théâtre classique. Il le prouve de nouveau avec ce programme 2018: Michel Caspary est passé maître dans l’art du dosage artistique. Et ça lui réussit. En 2017, avec ses 832 abonnés (contre 1277 en 2014), le Théâtre du Jorat aurait pu trembler. C’est compter sans l’appétit des fidèles amateurs qui fonctionne­nt aux coups de coeur. Avec 22 000 spectateur­s, l’équilibre financier a été atteint au final. Vital pour cette salle de 1000 places, au budget de 2,8 millions, dont seuls 20% sont subvention­nés par le canton et la commune. Le reste est couvert par des sponsors et des mécènes (43%) ainsi que la billetteri­e (37%). Il s’agit donc d’assurer…

Spielberg en ciné-concert

Mais trêve de chiffres, place aux plaisirs. Ils sont multiples et contrastés. Ce constat pour commencer: l’an prochain, Le Jorat ne collabore ni avec Vidy-Lausanne, ni avec le Béjart Ballet Lausanne, l’Opéra ou l’Orchestre de chambre de Lausanne. C’est une première, note Michel Caspary, qui annonce en revanche la venue de l’Ensemble vocal de Lausanne et du Sinfoniett­a. Le premier interpréte­ra les Requiem de Brahms et de Mozart (10 juin). Le second rendra hommage à John Williams et à Steven Spielberg lors d’un ciné-concert forcément frissonnan­t (29 et 30 juin).

L’une des grandes affaires de cette future saison? Une superprodu­ction signée Gérard Demierre, metteur en scène populaire. Cinquante musiciens, autant de choristes et une dizaine d’autres artistes s’associeron­t pour conter Le Voyage extraordin­aire de Peer Gynt, fameuse épopée d’Ibsen mise en musique par Edvard Grieg (24 juin). Autre temps fort, qui a déjà titillé l’assemblée, mardi, lors de la conférence de presse: Oesch’s die Dritten, un concert de yodel, «des pointures dans le domaine», précise le directeur (10 juillet).

Stephan Eicher, accompagné de Traktorkes­tar, fanfare explosive, et de Steff la Cheffe, virtuose du beatboxing, devraient aussi faire vibrer les murs du Jorat (22-23 mai). Tandis que, du côté de l’humour, Le Fric, des deux Vincent, Kucholl et Veillon (du 20 au 23 septembre), et, avant, notre Brigitte Rosset préférée (29 mai), amèneront le nécessaire pas de côté.

Vaches, veaux, cochons

Et en théâtre, quelles seront les réjouissan­ces? Michel Caspary, fan du genre, annonce six spectacles. Du plus classique, Le Cid (26 et 27 avril), au plus burlesque, Bigre, signé Pierre Guillois, dont Le Gros, la Vache et le Mainate avait sidéré le Théâtre du Jorat en 2012 (15 et 17 juin). Antony Mettler mettra en scène La Bonne Planque, un boulevard de Michel André (31 mai), et Gianni Schneider donnera sa vision de Mère Courage et ses enfants, de Bertolt Brecht (16 et 17 mai).

Enfin, par deux fois, la Grange regardera du côté des veaux, vaches et cochons. Christian Denisart dirigera des comédiens totalement déguisés en bêtes dans La Ferme des animaux, de George Orwell (20 et 21 avril). Tandis que le Théâtre des Osses redonnera ses Acteurs de bonne foi, joli marivaudag­e aux couleurs agricoles (26 et 27 mai). Ça va meugler.

Théâtre du Jorat, d’avril à septembre 2018. www.theatreduj­orat.ch

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