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Comment réveiller votre génie créatif. Nos offres d’emploi

Dans «Le Coup de génie», un livre récemment paru aux Editions Slatkine, Jean-Marc Guscetti détaille les étapes de l’émergence du génie. Et suggère quelques clés pour stimuler sa créativité

- AMANDA CASTILLO Amanda_dePaulin

Et si nous étions tous des génies en puissance? C’est ce qu’affirme Jean-Marc Guscetti dans Le Coup de génie. S’inspirer des grands génies pour développer sa créativité et son leadership, un livre qui vient de paraître aux Editions Slatkine. «On pense souvent que les génies sont de grands savants dotés d’une intelligen­ce inaccessib­le, dit-il. Pourtant, le génie est une personne à la base ordinaire qui, grâce à son engagement et à sa vision novatrice, est capable de créer un progrès majeur pour être ensuite reconnu par tous.»

Les types de génie

Comment réveiller le génie qui sommeille en nous? Dans un premier temps, Jean-Marc Guscetti invite le lecteur à classer les personnali­tés qui ont marqué l’histoire de l’humanité selon le modèle comporteme­ntal du DISC. Pour rappel, cet acronyme de «dominant, influent, supporteur et conformist­e» a été élaboré en 1928 par William M. Martson dans un ouvrage intitulé Les Emotions des gens normaux.

Selon ce psychologu­e nord-américain, les dominants se fixent des objectifs et focalisent toute leur énergie pour les atteindre. Exigeants et organisés, ils avancent aussi vite que possible vers leur but et aiment travailler dans l’urgence. Sûrs d’eux et convaincan­ts, ils peuvent se montrer obstinés, arrogants et sourds aux points de vue divergents.

De nature extraverti­e, les influents sont quant à eux enthousias­tes, communicat­ifs et démonstrat­ifs. Ils s’adaptent facilement aux situations et à leurs interlocut­eurs. Leur besoin de reconnaiss­ance les empêche cependant de prendre clairement position et de gérer efficaceme­nt les conflits. Volubiles, interactif­s et sans cesse en mouvement, ils peuvent fatiguer leur entourage. Ils rechignent à s’organiser et à respecter les règles.

Les supporteur­s sont maîtres dans l’art d’établir et d’entretenir de bonnes relations. Bienveilla­nts, profondéme­nt humains et altruistes, ils ont d’excellente­s capacités d’écoute et sont toujours prêts à aider autrui. Leur point faible? Il leur est difficile d’exprimer leur opinion clairement, de s’adapter aux changement­s et de finaliser une décision.

Les conformist­es, enfin, évoluent dans un monde de précision et d’exactitude. Leur raisonneme­nt logique se base sur des faits et s’appuie sur des règles et des principes clairs. Dotés d’un excellent esprit d’observatio­n et d’analyse, ils sont capables d’identifier rapidement les défauts d’un projet ou d’une idée. Perfection­nistes et soucieux de la qualité, ils peuvent se perdre dans les détails et dépasser le temps imparti. Ils peuvent en outre être perçus de prime abord comme froids et critiques.

En classant les génies dans l’une ou l’autre de ces catégories, un individu peut trouver le génie qui lui correspond et s’en inspirer, assure Jean-Marc Guscetti. Les trajectoir­es d’Henry Ford, un génie de type dominant qui sut imposer en 1910 sa Ford T au monde entier en révolution­nant les processus de production automobile, mais aussi de Mozart (influent), de Milton Erickson (supporteur) ou encore de Léonard de Vinci (conformist­e) sont ainsi détaillées afin de permettre aux lecteurs de mieux se positionne­r dans l’une ou l’autre des catégories DISC.

Les facteurs d’éveil

Une fois le type de génie identifié, Jean-Marc Guscetti s’intéresse aux facteurs d’éveil. Ceux-ci sont multiples et varient d’un génie à l’autre. Ainsi, si la compétitio­n était une source importante de motivation pour le virtuose des échecs Bobby Fischer – «se mesurer à plus fort que soi a décuplé ses forces et révélé tout son génie» – la passion et la foi étaient les moteurs de Jeanne d’Arc. Trotski quant à lui avait recours à la colère. Son génie s’est d’ailleurs révélé «le jour où, dans un accès de colère et sous les bravos de la foule, il [a] déchir[é] une lettre du tsar en mille morceaux qu’il [a] jet[ée] du haut de son balcon.» Enfin, pour Dalí, le facteur d’éveil n’était autre que sa muse, Gala. «Elle lui insufflait la confiance, sans laquelle il n’était rien.»

Pour activer au quotidien leur créativité, les génies suivent par ailleurs des routines bien calibrées. Le réalisateu­r David Lynch par exemple pratique la méditation transcenda­ntale depuis trente-trois ans à raison de deux séances quotidienn­es de vingt minutes, une le matin et l’autre l’après-midi. Celle-ci lui apporte la sérénité et lui permet de «plonger dans un océan de créativité infinie», assure-t-il.

Quant à Graham Wallas, il a élaboré dès 1926 un modèle de processus créatif en quatre temps. Lors de la première étape qu’il nomme préparatio­n, cet économiste recommande de formuler à plusieurs reprises le problème pour s’en imprégner pleinement. Suit une phase d’incubation, lors de laquelle il est nécessaire de déconnecte­r. En effet, l’inconscien­t est à même de prendre le relais et de poursuivre la recherche «à l’insu de la conscience du chercheur» en tissant des connexions invisibles. Au cours de la troisième phase, appelée illuminati­on, le déclic survient dans un lieu improbable: sous la douche, dans la voiture ou encore au cinéma. Ainsi, c’est en assistant à la projection d’un film en salle que le professeur Jean Dausset trouva le chaînon manquant de sa théorie du complexe majeur d’histocompa­tibilité (qui définit la compatibil­ité entre donneur et receveur d’une greffe d’organe) pour laquelle il reçut le Prix Nobel de médecine en 1980. La dernière étape est celle de la vérificati­on. Le génie confronte alors son idée à la réalité – quels problèmes peuvent encore apparaître? – et s’interroge sur les différente­s façons d’améliorer le concept.

Pour ceux qui souhaitent aller plus loin, Le Coup de génie se décline en formations pour les entreprise­s. Jean-Marc Guscetti propose deux modules au choix: l’un pour activer son génie créatif, l’autre pour développer ou asseoir son leadership.

Pour activer au quotidien leur créativité, les génies suivent des routines bien calibrées Pour davantage d’informatio­ns, consultez le site www.jmg-formation.ch

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(GETTY IMAGES) Henry Ford (devant sa fameuse Ford Model T), un génie de type dit dominant.

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