L’imam de Winterthour reconnu coupable
Le tribunal a condamné un imam à 18 mois de détention avec sursis et à une expulsion de 10 ans pour avoir appelé à la violence à la mosquée An’Nur
Un imam éthiopien de 25 ans a été reconnu coupable d’avoir appelé à la violence lors d’un prêche à la mosquée An’Nur de Winterthour (ZH). Il écope de 18 mois de détention avec sursis et d’une expulsion de 10 ans.
Les juges du Tribunal de district de Winterthour ont retenu les trois chefs d’accusation contre le prévenu. Il s’agissait d’incitation au crime ou à la violence, de représentations de violence et d’activité rémunérée sans autorisation.
Le prévenu avait déclaré lors d’un prêche tenu le 21 octobre 2016 devant environ 60 personnes que les musulmans qui ne priaient pas dans la communauté devaient être «bannis, rejetés, évités et calomniés jusqu’à ce qu’ils y reviennent». Et que s’ils persistaient, ils devaient être tués, même s’ils priaient chez eux.
Pendant l’audience, l’imam s’était défendu en disant qu’il n’avait pas compris ses propos. «Cette explication est totalement tirée par les cheveux», a estimé la vice-présidente du tribunal lors du jugement. Un expert a estimé que le prévenu maîtrisait parfaitement l’arabe classique. L’accusé lui-même a déclaré devant les juges qu’il comprenait cette langue à 80%. «Cela suffit pour comprendre des mots comme tuer et brûler», a souligné la juge.
Le prévenu ne s’est en outre pas distancié de ses propos, a remarqué la juge. Il a tenu un «prêche haineux» de manière intentionnelle, qui plus est dans une mosquée connue pour ses positions radicales, et donc où ce genre de propos trouve des oreilles ouvertes, a-t-elle conclu. La mosquée An’Nur a depuis cessé ses activités.
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