Le Temps

Santé: les remèdes du PLR genevois

- DAVID HAEBERLI @David_Haeberli

PROGRAMME Les coûts de la santé mobilisent l’imaginatio­n des partis politiques genevois. Pour les faire baisser, le PLR a présenté un catalogue de mesures, dont le maintien du moratoire sur les cabinets médicaux

Deux semaines après les partis de gauche, le lendemain de l’annonce d’Eric Stauffer, le PLR genevois a présenté sa réforme du système de santé. «Les autres proposent de diviser l’addition. Nous voulons réduire les coûts», souligne Alexandre de Senarclens, député et candidat au Conseil d’Etat.

Le PLR genevois est prêt à s’attaquer aux tabous dans son camp: les membres de la commission santé du parti se prononcent pour le maintien du moratoire sur l’installati­on de médecins privés. «C’est une piste que nous souhaitons développer», nuance Nathalie Fontanet, députée et candidate au Conseil d’Etat. Le PLR national est opposé à cette clause du besoin. Le Conseil fédéral devra décider d’ici au 1er juillet 2018 s’il suit le parlement qui a souhaité son abrogation.

Un observatoi­re médico-économique

Autre idée avancée: la création d’un observatoi­re médico-économique. Composé de représenta­nts du public et du privé, il fonctionne­rait comme un centre universita­ire, chargé de la récolte et de l’analyse des données sur les patients. Sur cette base, ce serait au conseiller d’Etat chargé de la santé de fixer la politique cantonale. «Aujourd’hui, regrette Nathalie Fontanet, le Conseil d’Etat suit les projection­s issues de l’activité des Hôpitaux universita­ires. Les privés ne sont pas pris en compte.»

Le dossier médical informatis­é n’est que peu utilisé à Genève. Sa généralisa­tion est au centre d’un renforceme­nt du rôle du médecin de famille que prône le PLR. Il devra être «le pilote de l’itinéraire médical du patient, pour éviter les doublons», selon Charles Selleger, médecin et député. Il représente­ra l’autorité au sein d’un réseau de soins que le patient aura choisi.

Philippe Morel, chirurgien et recrue la plus récente du PLR, milite enfin pour un partenaria­t public-privé afin de mutualiser les ressources de la médecine de pointe. Que Genève soit devenue la ville où il y a le plus de robots hospitalie­rs au monde est pour lui la preuve du manque de coordinati­on des dépenses.

Le document produit par les élus fera partie du programme que le PLR genevois défendra pour la législatur­e 2018-2023.

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