Ex-gestionnaire de fortune condamnée
L'ancienne sous-directrice de la banque Bordier écope d'une peine de 2 ans avec sursis pour diverses malversations qui se sont succédé sur une longue période
Elle admettait tout mais assurait n’avoir jamais profité des détournements commis au préjudice de certains clients. Elle n’a pas réussi à convaincre sur ce dernier point. L’ancienne sous-directrice de la banque Bordier, reconnue coupable d’escroquerie par métier, abus de confiance, gestion déloyale et faux dans les titres, a été condamnée à une peine privative de liberté de 2 ans avec sursis. C’est moins que la peine de 3 ans, dont 6 mois ferme, réclamée par le parquet.
Tromperie astucieuse
Jugée depuis lundi, cette Genevoise âgée de 48 ans, gestionnaire de fortune flamboyante du temps de ses malversations, avait décidé de reconnaître l’ensemble des faits. Plutôt par gain de paix. Le Tribunal correctionnel ne s’est toutefois pas arrêté à ces aveux et a prononcé une série d’acquittements pour certaines accusations trop peu étayées ou contredites par les pièces.
Pour le reste, les juges ont estimé que l’intéressée avait usé de tromperie et profité de sa position au sein de la banque pour s’approprier ou faire bénéficier d’autres clients de sommes importantes. Ces agissements avaient pour but de financer son train de vie, de contenter certains clients, de prouver ses performances et donc de satisfaire son employeur. Au final, tout cela devait bénéficier à sa carrière et à ses ambitions professionnelles.
Huit longues années
Le verdict retient que les méfaits ont commencé du temps où la gestionnaire travaillait à l’UBS et ont duré huit ans. Sa faute est qualifiée de lourde, ce d’autant plus qu’elle a agi au préjudice de personnes qui lui vouaient une véritable amitié et la couvraient de cadeaux. Même si le contexte bancaire était difficile, son salaire était confortable et suffisait largement à couvrir ses besoins. Elle aurait pu cesser à tout moment ces transferts, retraits et autres ponctions, rendus possibles par la falsification répétée de signatures.
A décharge, le tribunal retient une bonne collaboration tout en relevant que la prévenue s’est même incriminée pour des faits dont elle ne se souvenait pas. Sa prise de conscience est toutefois considérée comme limitée car elle n’admet toujours pas avoir profité d’une partie des fonds.
En raison des graves problèmes de santé dont souffre l’ancienne gestionnaire, les juges ont renoncé à prononcer une interdiction d’exercer dans le domaine de la finance.
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