A Genève, des champions ouvrent un «office du tourisme du sport»
Quatre anciens sportifs d’élite ouvrent un bureau qui fournira à tous des conseils en tous genres
Comment rendre au sport ce qu’il vous a apporté? Devenir entraîneur, dirigeant, agent ou consultant est d’abord une façon de prolonger une carrière. Pour rendre, sans attendre en retour, il faut revenir aux sources. A la base. C’est ce qu’ont décidé de faire quatre anciens sportifs d’élite, tous jeunes retraités. Le 4 décembre, ils vont ouvrir aux Vernets un bureau, à l’enseigne de l’association SportiGenève, qui délivrera une série de prestations de conseils et de soutien administratif au milieu sportif genevois. «Ce sera comme un office du tourisme du sport, image l’ancien rameur Lucas Tramèr. Un touriste qui arrive à Genève sait où obtenir des informations qui l’aideront à s’orienter. Mais pour la pratique du sport, cela n’existait pas.»
Juliane Robra (double médaillée de bronze aux Championnats d’Europe de judo), Swann Oberson (championne du monde de nage en eaux libres), Sébastien Chevallier (deux podiums en Coupe du monde de beach-volley) et Lucas Tramèr (champion d’Europe, du monde et olympique d’aviron) sont tous Genevois et ont à peu près le même âge. Ils se sont connus dans le Team Genève et ont tous participé aux Jeux olympiques de Londres en 2012. Mais ils ne s’étaient jamais vraiment parlé et n’ont compris qu’après leur carrière qu’ils avaient vécu les mêmes moments, connu les mêmes difficultés, affronté les mêmes obstacles et souvent trouvé par eux-mêmes les mêmes réponses aux mêmes problèmes. «On s’est alors dit qu’il était dommage de ne pas avoir partagé nos expériences. C’est ce que nous voulons offrir désormais aux générations suivantes», explique Juliane Robra.
Une maison du sport en 2020
Ces quatre anciens athlètes de haut niveau feront bien sûr profiter les jeunes talents de leur vécu. «Mais ce guichet pourra être utile à tous, soutient Juliane Robra. A des parents qui se demandent quel sport est le mieux adapté à leur situation familiale, à un espoir qui cherche un physio compétent, à une sportive qui a besoin d’un partenaire d’entraînement, à un club qui ne sait pas comment faire les démarches pour obtenir une salle, à un éducateur qui doit rapidement trouver un remplaçant, etc.»
Pour répondre à toutes ces questions, des spécialistes du marketing, de la santé, de la comptabilité, du droit, de la communication, de la préparation physique, des médias et de bien d’autres domaines sont intégrés dans un réseau de compétences que SportiGenève a constitué et continuera d’étoffer.
Cette démarche pleine de bon sens pratique a reçu un écho favorable de la Ville de Genève, où l’on est sensible depuis longtemps à la problématique du bénévolat. «C’est sur lui que repose en grande partie la pratique sportive à Genève, reconnaît Sybille Bonvin, cheffe du Service des sports. Il faut aider ces bénévoles pour ne pas qu’ils se démotivent.» Un soutien logistique et financier de 150000 francs par an pour deux premières années a été alloué dans le cadre d’une convention.
SportiGenève travaille actuellement à numériser ses services pour pouvoir proposer courant 2018 une application pour smartphone. Le conseiller administratif en charge de la culture et du sport, Sami Kanaan, rappelle de son côté que «Genève aimerait ouvrir au Centre sportif du Bois-des-Frères une maison du sport à l’horizon 2020». La Suisse en a une à Lausanne, pour les fédérations internationales, et une autre à Ittigen (BE) pour les fédérations et associations nationales.
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