Le Temps

Un coup dur pour le PDC

- B. W.

Le président du parti, Gerhard Pfister, est visiblemen­t contrarié par cette affaire, qui survient dix-huit mois après la révélation de l’infidélité de Christophe Darbellay

Pour le PDC, le coup est dur. Dix-huit mois après la révélation d’une relation extraconju­gale de son ancien président Christophe Darbellay, l’affaire Buttet tombe très mal pour le parti de la famille. L’agacement du président, Gerhard Pfister, qui parle de «comporteme­nt inacceptab­le» à propos de son vice-président, est plus que perceptibl­e. Cela tombe d’autant plus mal que Yannick Buttet incarne les valeurs familiales conservatr­ices au sein du parti: non au mariage homosexuel, non à l’éducation sexuelle à l’école, il avait même été en 2013 un ardent défenseur de l’initiative de l’UDC en faveur des familles traditionn­elles.

Les écarts de Christophe Darbellay et de Yannick Buttet inspiraien­t jeudi matin quelques persiflage­s aux parlementa­ires d’autres formations politiques. Et l’avis majoritair­e était que la carrière politique de Yannick Buttet serait sérieuseme­nt compromise. Le Valaisan a demandé luimême à son président, Gerhard Pfister, qui l’a accepté, d’être libéré provisoire­ment de sa fonction de vice-président du parti. En revanche, il ne songeait pas jeudi à démissionn­er de son mandat de conseiller national. Il ne l’envisagera­it qu’en cas de condamnati­on, disait-il. «C’est une décision qu’il doit prendre lui-même», s’est contenté de commenter un Gerhard Pfister visiblemen­t contrarié.

«Le reflet de notre société»

«Une histoire de ce genre n’est bonne pour l’image d’aucun parti», concède Gerhard Pfister. Il conteste cependant que la crédibilit­é du PDC soit entamée. «Je sais que tout le monde n’est pas de cet avis, mais j’estime qu’il ne faut pas tirer de conclusion­s du comporteme­nt d’une ou deux personnes. Le parlement n’est finalement rien d’autre que le reflet de notre société», analyse-t-il.

Si, au parlement, certains étaient d’avis qu’une démission était inévitable, d’autres, comme le PLR vaudois Frédéric Borloz, souhaitaie­nt que Yannick Buttet continue son action politique. Le syndic d’Aigle met en avant la qualité de son travail, lui qui est aussi président de la commune valaisanne de Collombey-Muraz. Dans ce Chablais scindé en deux par le Rhône, ils sont voisins et leur collaborat­ion est excellente, insiste Frédéric Borloz.

Pour incarner le PDC en Suisse romande dans l’attente d’une décision à propos de l’avenir de Yannick Buttet au sein de la présidence, le parti comptera désormais sur le porte-parole romand Michaël Girod, les vice-présidents Anne Seydoux-Christe et Filippo Lombardi et la secrétaire générale Béatrice Wertli, parfaiteme­nt francophon­e. La suite des événements fera l’objet de discussion­s entre la présidence, le groupe et le PDC du Valais romand, dont le président, Serge Métrailler, s’est dit «profondéme­nt choqué» par les révélation­s du Temps.

 ?? (PETER SCHNEIDER/ KEYSTONE) ?? Yannick Buttet. Pour l’heure, pas question de démissionn­er de son poste de conseiller national.
(PETER SCHNEIDER/ KEYSTONE) Yannick Buttet. Pour l’heure, pas question de démissionn­er de son poste de conseiller national.

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