Le Conseil d’Etat vaudois ne veut pas d’une commission d’enquête sur les prisons
RAPPORT Le Service pénitentiaire n’est pas dysfonctionnel, assure le gouvernement vaudois, qui suspend toutefois le directeur des Etablissements de la plaine de l’Orbe
Le Conseil d'Etat vaudois propose au Grand Conseil de rejeter l'institution d'une commission d'enquête parlementaire (CEP) pour investiguer sur les pénitenciers du canton. «La requête des députés dit que la situation se dégrade, le Conseil d'Etat dément», a déclaré jeudi la conseillère d'Etat Béatrice Métraux.
Tout ne va pourtant pas si bien, au vu de l'ouverture d'une enquête administrative à l'encontre du directeur des Etablissements de la plaine de l'Orbe (EPO), Olivier Rogivue. Celui-ci «reste en poste mais a été libéré de ses obligations».
Un expert indépendant se penchera sur le cas du directeur, qui était dans l'oeil du cyclone depuis septembre, après que 63 détenus ont accusé la direction de «dérives» dans une lettre commune. C'est notamment cette missive qui avait déclenché la requête d'institution d'une CEP par l'UDC et une partie du PLR vaudois.
La gauche jubile, la droite optimiste
Déposée en octobre, cette requête laissait deux mois au Conseil d'Etat pour se positionner. Le rapport gouvernemental présenté mercredi procède à un état des lieux complet du Service pénitentiaire cantonal (SPEN). Le gouvernement y renouvelle sa confiance envers le SPEN, qui, «dans un monde pénitentiaire complexe, démontre une capacité permanente d'adaptation et de recherche de solutions».
La loi ne prévoit l'institution d'une CEP que si des événements d'une «grande portée» l'exigent, rappelle le Conseil d'Etat, appelant les députés, qui se prononceront en janvier, à «éviter de prendre une décision sous le coup de l'émotion».
Le rapport du Conseil d'Etat a été salué par les Verts vaudois, pour qui le document confirme les «gesticulations politiciennes» de la droite. Dans un communiqué, les écologistes ont exprimé l'espoir que «la majorité du Grand Conseil finisse par retrouver la voie du travail constructif plutôt que de s'enfoncer dans le culde-sac de la lutte partisane agressive stérile».
Chef du groupe parlementaire UDC, Philippe Jobin tire également un bilan positif: «Ce n'est qu'une première étape», déclare l'élu, qui entame désormais une phase de lobbying auprès du PLR et des vert'libéraux. Convaincu du bien-fondé d'une CEP, il affirme qu'il faut parfois «taper sur la table» pour obtenir des résultats dans le canton de Vaud: «Nous maintenons la pression. L'ouverture d'une enquête sur Olivier Rogivue prouve qu'il y a un problème.»
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