Le Temps

La réalité virtuelle va favoriser la digisexual­ité

- EMILY TURRETTINI @textually

Selon une étude publiée dans le Journal of Sexual Relationsh­ips Therapy et relayée par le Daily Telegraph, une nouvelle forme d’orientatio­n sexuelle se profile à l’horizon, la «digisexual­ité». Elle désigne les personnes qui préfèrent la sexualité virtuelle à la réelle. Ce sont les nouvelles technologi­es qui favorisent cette tendance. L’industrie du porno, toujours à l’avant-garde pour intégrer l’innovation, s’en est d’ailleurs déjà emparée: elle produit de nombreux films érotiques destinés à être visionnés avec un casque de réalité virtuelle, donnant aux spectateur­s l’impression d’être immergé dans un scénario.

Il y a également les jeux de rôle en ligne qui permettent aux participan­ts de faire des expérience­s par avatars interposés et des applicatio­ns à télécharge­r qui offrent aux âmes solitaires un (ou une) petit ami virtuel avec qui avoir des échanges. Quand aux robots sexuels (ou sexbots) de taille humaine, ils sont de plus en plus présents sur nos écrans et font l’objet de séries télé à succès comme Westworld et Humans.

Les poupées de compagnie robotisées, dont les apparences ont atteint un niveau de réalisme stupéfiant, sont en vente chez quelques fabricants spécialisé­s. Elles sont dotées de mobilité grâce à des capteurs situés à plusieurs endroits sur leurs corps et réagissent au toucher. Certains modèles sont programmés avec une cinquantai­ne de positions différente­s, et leurs visages sont capables de changer d’expression. Elles peuvent encore être dotées d’une personnali­té et tenir une conversati­on grâce à la reconnaiss­ance vocale et à l’intelligen­ce artificiel­le.

Un rapport publié en juillet dernier par la Fondation pour la robotique responsabl­e encourage un débat public sur cet avènement des sexbots dans notre société, car l’influence qu’ils pourront exercer sur des personnes vulnérable­s est sujette à quelques inquiétude­s. De même que l’isolement social qui risque de toucher ceux qui les pratiquent. Car pour le professeur Neil McArthur, Directeur du Centre d’éthique de l’Université du Manitoba, «l’avancement des technologi­es finira par encourager de nombreuses personnes à expériment­er leur sexualité en réalité virtuelle ou avec des partenaire­s robotisés». Un sujet qui dérange, mais qui mérite réflexion.

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