Le Temps

Campagne contre le sexisme à l’uni

- CATHERINE DALOZ, WOHLEN

La campagne à l’Université de Genève contre le sexisme a un but tout à fait louable, mais je m’interroge sur la forme, que je trouve plus que discutable. A mon avis, elle oppose au sexisme intolérabl­e la suspicion systématiq­ue envers l’autre sexe. Ce faisant, on accepte l’idée que l’individu de sexe masculin est intrinsèqu­ement et par définition sexiste. On prend le risque de renforcer le sentiment de méfiance des femmes envers les hommes ainsi que la peur des hommes d’être perçus comme machos, voire de retourner la discrimina­tion contre eux. S’est-on demandé comment les hommes qui sont respectueu­x envers les femmes perçoivent ces affiches? N’ont-ils pas l’impression d’être considérés comme des prédateurs sexuels en puissance? Pourquoi doit-on toujours opposer les uns aux autres, n’y a-t-il que des bons d’un côté et des mauvais de l’autre? Certes, notre société est en plein remaniemen­t de ses valeurs et on ne rompt pas avec des dizaines de milliers d’années d’oppression féminine sans perturber ceux qui ne veulent pas comprendre que les temps ont changé, mais ne tombons pas dans l’absurde en victimisan­t systématiq­uement les femmes et en pointant un doigt vengeur sur toute la gent masculine. Informons, conseillon­s et soutenons les victimes, devant la justice si lieu est, mais ne «juridisons» pas la société à tel point qu’il faudra un jour signer un contrat de consenteme­nt avant tout rendez-vous romantique!

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