Le Temps

Des cybersolda­ts américains bientôt sur tous les champs de bataille

- AFP

Des militaires d’un nouveau genre ont pour mission «d’influencer et de créer la confusion» sur le terrain par des moyens informatiq­ues. Certains auraient connu leur baptême du feu en Syrie

L’armée de terre américaine se prépare à déployer des équipes de cybersolda­ts sur le champ de bataille, ont indiqué mercredi des responsabl­es du Cybercom, le nouveau commandeme­nt militaire américain spécialist­e de la guerre informatiq­ue.

Même si l’armée est là pour attaquer et détruire un ennemi, l’idée est d’utiliser des moyens non létaux pour «influencer, créer la confusion et prendre le contrôle» de la bataille, a expliqué à des journalist­es le colonel Robert Ryan, commandant d’une brigade de combat basée à Hawaii, qui a travaillé avec certains des cybersolda­ts de l’armée de terre américaine.

Ces soldats d’un nouveau genre ont été intégrés pendant six mois à des unités d’infanterie, avec lesquelles ils ont élaboré des programmes informatiq­ues ajustés aux besoins de chaque unité qu’ils ont ensuite testés lors d’exercices adaptés, a indiqué expliqué le colonel William Hartman, un responsabl­e pour l’armée de terre du Cybercom, devenu un commandeme­nt militaire à part entière en août.

Des implants dans les réseaux de l’Etat islamique

Ces exercices, qui sont menés dans le principal centre d’entraîneme­nt de l’armée de terre dans le sud de la Californie, ont commencé il y a près de trois ans, a-t-il précisé.

Les cybersolda­ts sont «capables de prendre le contrôle de la manoeuvre de l’équipe combattant­e de la brigade afin de pénétrer sur les infrastruc­tures qui existent dans le centre d’entraîneme­nt, et ensuite de faire en sorte que l’adversaire ne puisse plus utiliser Internet», a précisé le colonel Hartman.

Il n’a pas voulu rentrer dans les détails de ce que pouvaient accomplir ces fantassins d’un nouveau genre, ni préciser s’ils avaient déjà été déployés sur des conflits.

En mai dernier, lors d’une audition au Congrès, des responsabl­es du Pentagone avaient expliqué que les spécialist­es du Cybercom avaient connu leur baptême du feu face au groupe Etat islamique (EI) en Syrie.

Selon le New York Times, les cybersolda­ts du Pentagone avaient notamment été capables de placer des «implants» dans les réseaux de l’EI pour surveiller les communicat­ions des djihadiste­s.

Dans certains cas, ils avaient même pu imiter ou modifier des messages des commandant­s, pour diriger les combattant­s vers des endroits qui avaient ensuite été bombardés.

Newspapers in French

Newspapers from Switzerland