Le Temps

L’épouse ou l’opposant? Election cruciale à la tête de l’ANC

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Le président Zuma a choisi sa femme comme successeur. Mais son projet rencontre de fortes résistance­s au sein de son parti

«Chaque jour, la marque «ANC» est écornée. On en a fait un synonyme de corruption», a regretté Gwede Mantashe, le secrétaire général du parti, à la veille de l’ouverture du congrès de sa formation qui se tiendra du 16 au 20 décembre. Les 5200 délégués devraient élire dimanche leur nouveau président, qui succédera au président sud-africain, Jacob Zuma, à la tête de l’ANC, puis à celle de l’Etat en 2019, s’il gagne les élections. Ce qui ne va plus de soi.

Zuma veut céder son fauteuil à son ex-épouse, la meilleure garantie pour ne pas avoir d’ennuis avec la justice. Nkosazana Dlamini-Zuma, qui serait la première femme à la tête du parti, puis du pays, promet une «transforma­tion radicale de l’économie» contre «le capital monopolist­ique blanc». Un argument qui porte dans les provinces rurales pauvres du pays, très surreprése­ntées parmi les délégués au congrès.

Le vice-président, Cyril Ramaphosa, se présente comme l’«anti-Zuma», seul à même de restaurer les valeurs de l’ancien président Nelson Mandela, dont il a été un proche. Ancien syndicalis­te, devenu richissime homme d’affaires, il a fait son retour en politique en 2012. Il bénéficie des faveurs du syndicat Cosatu, du vote urbain et des milieux d’affaires, pressés de sortir l’Afrique du Sud de son déclin économique.

La majorité de l’ANC soutient Ramaphosa. Mais les délégués votant à bulletin secret, ils peuvent être «achetés». Les témoignage­s abondent sur les tentatives de corruption. De nombreux litiges portent aussi sur la nomination des délégués. Le congrès risque d’être chahuté dès son ouverture. Jamais le parti n’a été aussi divisé.

Une «grave désinvoltu­re»

Beaucoup espèrent que Zuma démissionn­era en 2018, avant la fin de son mandat de chef d’Etat. Mercredi, un tribunal a dénoncé «sa grave désinvoltu­re» pour avoir retardé la mise en place d’une commission d’enquête sur l’influence politique énorme des Gupta, des hommes d’affaires corrompus de son entourage. Le président risque aussi d’être «réinculpé» dans une affaire impliquant la société française Thales. Plus dure sera la chute…

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