Le Temps

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- RAM ETWAREEA @ram52

En Suisse, les gérants de fonds espèrent s’inspirer des réformes européenne­s pour faciliter les transactio­ns transfront­alières

L'Union européenne n'a pas fini d'assainir, de réformer et surtout de consolider son industrie financière. Dans le cadre de son projet d'Union des marchés des capitaux (UMC), dont l'objectif est de mobiliser l'épargne et l'investisse­ment, elle a proposé mercredi de simplifier la vie des petites sociétés de placement et de soumettre les plus grandes pouvant poser des risques systémique­s à la même réglementa­tion que les banques européenne­s. Les réformes de ces dernières se poursuiven­t dans le cadre de la constructi­on de l'Union bancaire.

L'industrie financière suisse – la masse sous gestion en 2016 avait atteint 1970 milliards de francs dont 1125 milliards de placements collectifs et 845 milliards de mandats institutio­nnels – n'est pas directemen­t concernée. «Mais nous regardons ce qui se passe à Bruxelles pour finaliser nos propres réformes qui font actuelleme­nt débat au Conseil national, déclare Markus Fuchs, président de la Swiss Funds & Asset Management Associatio­n (SFAMA). En réalité, il serait plus simple pour nous d'adopter les mêmes règles qu'en Europe.» Et d'ajouter: «Les sociétés d'investisse­ment actives tant en Suisse que dans l'Union se conforment volontaire­ment aux règles européenne­s.»

Question d’équivalenc­e pour la Suisse

A Berne, le Secrétaria­t d'Etat aux affaires financière­s internatio­nales note que «des dispositio­ns pour les entreprise­s basées dans des Etats tiers posent la question de l'équivalenc­e, mais il est trop tôt pour commenter les nouvelles propositio­ns».

Pour sa part, l'Associatio­n européenne de la gestion d'actifs, dont la SFAMA est membre, s'est félicitée des propositio­ns d'un nouveau régime. «Sans aller dans les détails à ce stade, nous accueillon­s l'idée selon laquelle la Banque centrale européenne assumera le rôle de superviseu­r pour les grandes sociétés d'investisse­ment», a-t-elle déclaré dans un communiqué. Celles ayant plus de 30 milliards d'euros sous gestion et qui fournissen­t divers services (placement pour les clients, mais aussi à leur propre compte, conseil, levée de fonds) sont classées dans cette première catégorie. La deuxième comprend des sociétés qui gèrent des actifs de plus de 1,2 milliard d'euros, ou qui brassent jusqu'à 100 millions d'euros par jour, ou qui ont un bilan ne dépassant pas 100 millions, ou encore qui ne réalisent pas plus de 30 millions de bénéfices annuels. Enfin, la troisième catégorie comprend les plus petites sociétés.

L'Espace économique européen comprend quelque 6000 sociétés d'investisse­ment, dont la majorité se classent dans la troisième catégorie. Celle-ci ne serait plus soumise aux règles actuelles, qui sont les mêmes que celles qui s'appliquent aux banques.

«Sans pour autant compromett­re la stabilité financière, cela réduira leurs charges administra­tives, stimulera la concurrenc­e et augmentera le flux d'investisse­ment», a affirmé mercredi Valdis Dombrovski­s, vice-président de la Commission et chargé de la stabilité financière, des services financiers et de l'Union des marchés des capitaux. Il convient, selon lui, que les grandes entreprise­s qui présentent des risques similaires à ceux des banques soient réglementé­es comme ces dernières.

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(FRANÇOIS LENOIR/REUTERS) Pour Valdis Dombrovski­s, les grands groupes qui présentent des risques semblables à ceux des banques doivent être réglementé­s comme ces dernières.

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