Le Temps

Six résolution­s en libre-service

- ALEXIS FAVRE COPRODUCTE­UR D’«INFRAROUGE» (RTS) @alexisfavr­e

Macron, Raqqa, d’Ormesson, Barcelone, Trump, Jérusalem, Ignazio, Harvey, Dubochet, Trump, Manchester, Veil, Darc, Buttet, Trump, Las Vegas, Bettencour­t, Rochefort, Johnny, Trump, Kim, Jeanne, Roger, Penelope, Trump, Grégory, Tariq, Irma… Difficile de se projeter dans l’année qui vient quand celle qui s’achève, gargantues­que, nous reste encore sur l’estomac. Et pourtant, voici déjà venu le temps de tourner la page pour affronter 2018, face à la pente et le poids bien dans la languette.

Cette dernière chronique de l’année sera donc celle des résolution­s. Mais, habité que je suis par le souci de mon prochain en cette période de Nativité, je vais penser pour une fois un peu aux autres avant de me servir en premier. Plutôt que de vous livrer le catalogue égomaniaqu­e de mes propres bonnes intentions (quand bien même je le voudrais, ce serait difficile: je n’ai que 2500 signes à dispositio­n), je préfère donc vous proposer un choix de six résolution­s en libre-service. Help yourself, c’est cadeau, en espérant que vous trouverez votre bonheur:

1) En 2018, je rendrai mes idées reçues à qui voudra bien les reprendre et je m’amuserai de mes certitudes. J’éviterai les procès d’intention, ne serait-ce que pour ne pas les perdre. Et j’irai dîner avec ce type qui m’énerve, en payant l’addition. J’insiste, ça me fait plaisir.

2) Je lirai attentivem­ent le texte des initiative­s populaires avant d’aller voter. Jusque dans leurs alinéas les plus chafouins, et la Constituti­on à la main. Comme ça, en général, par précaution. Pour éviter l’accident bête.

3) Je couperai la poire en deux. Parce que c’est bon, une demi-poire, surtout avec du chocolat. Et je garderai l’autre moitié pour la soif.

4) Je vendrai mes bitcoins pour investir dans la pierre, ou acheter des fleurs. Non mais franchemen­t… Le bitcoin? Vous n’êtes pas sérieux, les gars! C’est une caméra cachée?

5) J’explorerai les vertus de l’ironie. Du deuxième degré, et pourquoi pas du troisième. Je serai espiègle et percevrai l’espiègleri­e. J’essaierai la légèreté. J’aurai le sens de l’humour. Et si ce n’est pas drôle, je sourirai. Parce qu’au fond, ce n’est pas très grave.

6) Enfin, je m’abonnerai au Temps, en choisissan­t l’option «premium». Parce que c’est quand même un très bon journal, dans lequel on trouve, entre autres choses évidemment, de formidable­s chroniques.

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