Le train de vie du canton en question
Le canton de Neuchâtel a des dépenses trop élevées en regard de son bassin de population. Pour retrouver les chiffres noirs, il doit mener des réformes structurelles permettant de réduire son train de vie, selon Bernard Dafflon, professeur émérite de finances publiques à l’Université de Fribourg, dans une interview accordée à La Liberté.
Neuchâtel a des coûts par habitant plus élevés qu’ailleurs, notamment dans la santé et l’éducation. Ce n’est pas parce que ce canton est un mauvais gestionnaire, mais parce que ses coûts fixes se répartissent sur une population plus faible, poursuit l’expert. Dans le domaine hospitalier: les fonctions de l’Hôpital neuchâtelois sont comparables à celles du Réseau hospitalier fribourgeois. Or, la population cantonale est bien moindre (180 000 habitants contre 300 000).
Du côté des recettes, Neuchâtel subit les effets des baisses fiscales accordées aux entreprises il y a une décennie, poursuit le professeur. Celles-ci n’ont pas réussi à faire venir les entreprises qu’elles étaient censées attirer.
La proposition du PS fâche le PLR
Dans l’immédiat, les partis politiques continuent de s’affronter. Le Parti socialiste propose d’augmenter le seuil à partir duquel un déficit budgétaire nécessite de récolter une majorité qualifiée au parlement cantonal. Ce seuil passerait de 1 à 3% des revenus, ce qui permettrait de faire passer le budget 2018 par une majorité simple. Cette modification urgente de la loi sur les finances de l’Etat et des communes pourrait être votée lors de la session de janvier.
Le Parti libéral-radical prend acte de la volonté du PS de «modifier la législation à sa convenance, lorsque le résultat d’un vote du Grand Conseil ne lui convient pas. Il ne peut être question de cautionner cette façon de faire, qui bafoue le processus démocratique et ouvre la porte à toutes sortes de dérapages.»
■