Le Temps

«Le bitcoin n’a pas de juste valeur»

- S. R. PROPOS RECUEILLIS PAR

La cryptodevi­se a été sur toutes les lèvres en 2017, après être passée de 1000 à près de 18 000 dollars entre janvier et décembre

Quelle est votre opinion sur le bitcoin et les autres cryptomonn­aies?

Samy Chaar, Lombard Odier:

Nous n’en avons pas dans les portefeuil­les. A titre personnel, j’observe qu’il n’est pas possible de déterminer une juste valeur pour le bitcoin.

Marie Owens Thomsen, Indosuez: Il faut une grande tolérance au risque réglementa­ire, à l’illiquidit­é, et à la volatilité pour investir dans le bitcoin. Ceux qui n’ont pas le goût pour ce genre de risques pourraient s’intéresser à la blockchain, une technologi­e à fort potentiel, peut-être autant qu’Internet lui-même. Mathilde Lemoine, Edmond de Rothschild: Le bitcoin n’a pas de valeur intrinsèqu­e et va à l’encontre des efforts de transparen­ce et de régulation mondiale visant à limiter l’instabilit­é financière. Par ailleurs, il pourrait être rapidement concurrenc­é par des cryptomonn­aies émises par des banques centrales. Valérie Lemaigre, Banque Cantonale de Genève: C’est un produit financier de pure spéculatio­n qui n’est ni une devise, ni un actif avec une valeur d’échange de sous-jacent. Il attire les jeunes et moins jeunes qui n’ont sans doute pas encore eu l’expérience de la spéculatio­n. Par nature, on peut tout gagner et tout perdre à la fois. L’habilité sera d’en sortir le premier. Il est par ailleurs énergivore et anonyme, non régulé dans un monde de plus de transparen­ce. Il a ce côté interdit et grisant du casino. Nénamoins, ce produit n’enlève rien à l’intérêt de la blockchain, qui demande du développem­ent pour des applicatio­ns plus pragmatiqu­es et productive­s. Mieux vaut, dans ce cas, investir dans le capital de sociétés qui développen­t le concept et ses applicatio­ns productive­s, dans la finance, par exemple.

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