La bourse suisse a évolué à la hausse en 2017 après deux années de disette
Les investisseurs qui misaient sur une hausse du marché suisse des actions ont eu raison l’année dernière. Les cours ont progressé et ont gagné plus de 10%
Le Swiss Market Index (SMI) n’a affiché un recul que durant les mois de juin et d’août. Le marché élargi (Swiss Performance Index, SPI) a, comme en 2016, surperformé l’indice des blue chips.
Le SMI a été freiné par ses trois poids lourds Nestlé, Novartis et Roche. Malgré la limitation de leur pondération, ces trois titres représentent toujours plus de 50% de la capitalisation boursière de l’indice.
La bonne marche de l’économie mondiale, la politique toujours expansionniste de la Réserve fédérale américaine (Fed), malgré des hausses des taux directeurs, ont favorisé les marchés des actions. En Suisse, le franc a faibli notamment face à l’euro (10 centimes depuis l’été), ce qui a aussi soutenu les titres à dividende.
Sur l’année, le SMI a gagné un 14,1% à 9382 points. Corrigée des dividendes, la progression est de 18%. En 2016, le SMI avait perdu 7% et, en 2015, il s’était contenté d’un zéro rouge.
La fourchette entre le plus bas et le plus haut de l’année est de près de 1300 points. Le plus haut de l’année de 9469 remonte au 19 décembre et n’est plus très loin du plus haut historique de 9548 de 2007.
Le SPI, qui inclut les dividendes, a gagné près de 20% cette année, contre un recul de 1,5% en 2016.
Sur le plan international, les actions suisses se sont bien comportées. Le Dow Jones a gagné près de 25% et le Nasdaq presque 30%. Au Japon, le Nikkei a gagné près de 20%. En Europe, le Dax allemand (+13%), le CAC 40 français (+9,3%) et le FTSE britannique (+7%) sont restés en deçà.
Sur le plan politique, le président américain Donald Trump a eu un effet positif sur le marché, alors qu’en Europe la question du Brexit (la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne) a monopolisé l’attention.
La politique expansive des principales banques centrales a dominé les débats. Malgré de nouvelles hausses de taux directeur, la Fed a maintenu une politique très accommodante. En Europe, la Banque centrale européenne a entrepris de réduire le montant de ses rachats de dettes. La fin des taux négatifs ne semble pas en vue, ce qui limite la marge de manoeuvre de la Banque nationale suisse.
Lonza premier de cordée
Au niveau des principaux titres listés au SMI/SLI, les valeurs de la chimie se sont distinguées. Lonza a gagné un bon 61%, qui a remplacé Actelion (racheté par Johnson&Johnson en mai) au SMI. Sika et Clariant ont bondi chacun de quelque 60%. Sika a fait son apparition au SMI en mai, après le rachat de Syngenta par ChemChina.
Le dossier Sika-Saint-Gobain ne semble pas avoir d’influence sur les performances opérationnelles du chimiste zougois de la construction. Au contraire, le titre a encore accéléré par rapport à l’an dernier. Après deux ans de stagnation, Clariant a profité des spéculations de rachat.
Parmi les financières, Partners Group a gagné 40% cette année. Il précède le spécialiste vaudois des périphériques informatiques Logitech (+30%). Le groupe de luxe genevois Richemont, Julius Baer et Credit Suisse ont gagné aux alentours de 30%.
Roche déçoit
Dans le camp des poids lourds, Nestlé a fait une performance équivalente à celle de l’indice SMI. Le géant pharmaceutique bâlois Novartis a gagné 11% et son voisin Roche a déçu avec un gain de 6% seulement.
Deux titres seulement affichent une performance annuelle négative: Swiss Re a perdu 55% et la volatile Aryzta 14%. Les valeurs de la construction LafargeHolcim (+2%) et Geberit (+5%) n’ont pas particulièrement brillé non plus.
Bond pour AMS
Pour «faire de l’argent», il fallait miser sur des valeurs du marché élargi (SPI): AMS a bondi de 208% (au 28 décembre). Meyer Burger a gagné 146%, après que la société thounoise a frôlé la faillite en 2016. Ont plus que doublé de valeur les titres Von Roll, de la Banque nationale suisse (BNS), Orascom et Cicor.
De petites industrielles comme le fabricant prévôtois de machines-outils Tornos (+95%), Dottikon ES (+86%), le vaudois Bobst (+84%), Lem (+76%) et VAT (+70%) ont fait fort aussi, tout comme les financières Leonteq (+86%), le genevois Temenos (+77%) et EFG (+68%).
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