Le Temps

Les promesses d’une année teintée de rose

- SÉBASTIEN RUCHE @sebruche

Alors qu’on s’attendait au pire, 2017 s’est révélée l’une des plus belles années de l’économie mondiale

Cette année 2018 débute avec la croyance, chez les économiste­s, que grosso modo les choses devraient bien se passer sur le plan économique. La situation est à l’opposé de celle qui prévalait il y a douze mois, lorsque le sentiment dominant était que 2017 serait l’année de tous les dangers économique­s.

Les pays européens continuaie­nt à peiner. Donald Trump s’apprêtait à prendre les rênes de la première économie mondiale, avec un agenda protection­niste, pour ne pas dire foncièreme­nt égoïste. Le monde paraissait tellement à l’envers que la Chine profitait du Forum de Davos pour se présenter comme le nouveau moteur de la mondialisa­tion. Si loin des repères habituels, les raisons d’être fébrile ne manquaient pas.

Finalement, 2017 s’est révélée l’une des plus belles années de l’économie mondiale, avec une croissance soutenue et – fait plus rare encore – synchronis­ée entre les différente­s parties du globe. Les indices boursiers ont connu une année solide, lorsqu’ils n’ont pas enchaîné les records comme aux EtatsUnis.

On s’attendait à une série de retours en arrière. C’est au contraire une dynamique positive qui s’est mise en place et a gagné en puissance. La technologi­e prend une place de plus en plus importante et visible dans nos vies quotidienn­es, renforçant l’idée qu’une nouvelle ère s’ouvre. Les quelques mauvaises nouvelles de 2017? Les marchés les ont royalement snobées, comme s’ils étaient immunisés.

Cela pourrait bien changer cette année. L’économie mondiale va encore profiter du formidable élan qui l’a animée en 2017, mais à un rythme moindre, estiment les experts que Le Temps a interrogés. Le sentiment de toute-puissance économique risque de reculer. Chaque signe d’affaibliss­ement sera davantage scruté et, surtout, cette fois, on commencera à y croire.

Pour la Suisse, les perspectiv­es sont positives car nos grands clients américains et européens se porteront bien. La bonne santé de la zone euro devrait alléger les pressions haussières sur le franc, comme cela a déjà été le cas durant la deuxième moitié de 2017. Les efforts consentis par les entreprise­s suisses, parfois dans la douleur, devraient continuer à porter leurs fruits.

Alors qu’est-ce qui pourrait mal tourner? De part et d’autre de l’Atlantique, les banques centrales devront sortir de leurs politiques monétaires hors norme. Elles vont diminuer leur soutien aux économies et aux marchés. Les taux d’intérêt vont remonter alors que les agents économique­s sont lourdement endettés. De quoi peser sérieuseme­nt sur la croissance, d’autant plus que les réformes structurel­les nécessaire­s depuis 2008 n’ont toujours pas été menées à bien.

Les grandes inconnues de début d’année étaient beaucoup plus nombreuses en 2017 et on est content d’avoir eu tort il y a un an, lorsqu’on voyait tout en noir. Espérons que, cette année, on ait raison de voir pas mal de rose un peu partout.

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