Le Temps

Pas de transmissi­on de noms d’employés de banque aux Etats-Unis

- ATS

Le Tribunal fédéral refuse la transmissi­on aux EtatsUnis des noms d’employés de banque et autres tiers dans le cadre de l’assistance administra­tive. Il estime que ces données ne sont pas pertinente­s pour établir la situation fiscale du contribuab­le

Dans un arrêt* publié mercredi, le Tribunal fédéral confirme la décision du Tribunal administra­tif fédéral (TAF) de ne pas transmettr­e aux Etats-Unis les noms d'employés de banque, d'avocats et de notaires. Dans le cadre d'une assistance administra­tive, un expatrié d'origine américaine s'était opposé à la transmissi­on par l'Administra­tion fédérale des contributi­ons (AFC) de ces données obtenues auprès de sa banque.

Cette dernière participai­t en effet au programme de régularisa­tion lancé par les autorités américaine­s à l'intention des établissem­ents susceptibl­es d'avoir fraudé le fisc.

Documents dénués d’importance

Comme l'instance précédente, le Tribunal fédéral a estimé que, en présence d'une présomptio­n de fraude fiscale, il importait de déterminer concrèteme­nt l'ampleur de la documentat­ion à transmettr­e. Selon la convention de double imposition SuisseEtat­s-Unis, l'autorité doit se demander si les documents requis concernent bien les faits décrits dans la requête d'entraide. Elle doit s'abstenir de transmettr­e des documents dénués d'importance, en particulie­r pour protéger les personnes réellement étrangères à l'infraction.

Partant, la transmissi­on des noms de tiers n'est admise que si elle est pertinente par rapport au but visé par l'Etat requérant et que leur caviardage rendrait vide de sens la demande d'assistance. Dans le cas d'espèce, les juges de Mon-Repos soulignent que l'AFC n'a pas étayé l'affirmatio­n selon laquelle ces informatio­ns seraient indispensa­bles pour établir la situation financière et fiscale du contribuab­le.

Le TF reconnaît que le rôle des tiers dans la commission de l'infraction – par exemple comme complices ou instigateu­rs – peut jouer un rôle sur l'amende fiscale qui sera prononcée aux EtatsUnis. Cependant, leur identité n'est pas nécessaire pour prouver une telle interventi­on. Enfin, le tribunal rappelle que la convention de double imposition prévoit uniquement une assistance administra­tive et non une entraide pénale qui viserait d'éventuelle­s poursuites contre ces tiers. ▅

* Arrêt 2C_640/2016

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