Le Temps

Aux Journées de Soleure, le scénario au centre des débats

FESTIVAL Le rendez-vous annuel du cinéma suisse consacre son focus à l’écriture

- S.G.

Partant du constat que les scénariste­s ne sont souvent pas reconnus à leur juste valeur, les Journées de Soleure, dont la 53e édition s’ouvre à la fin du mois, consacrent leur focus à l’écriture. Neuf films ainsi que six rencontres et tables rondes composent le programme «Place au scénario!», sous la responsabi­lité de l’historienn­e du cinéma Jasmin Basic.

Les longs-métrages sélectionn­és, qui sont tous des coproducti­ons internatio­nales récentes, ont été choisis pour l’originalit­é de leur scénario, qu’ils brouillent les repères entre fiction et documentai­re (Pio, de Jonas Carpignano), s’emparent de faits réels pour en faire une fable universell­e (The Happiest Day in the Life of Olli Mäki, de Juho Kuosmanen) ou inventent des histoires au réalisme sidérant (L’intrusa, de Leonardo di Costanzo).

Débat et masterclas­s

«Les jeunes scénariste­s suisses sontils assez formés?» Question pertinente s’il en est, que pose un «filmbrunch» (samedi 27 janvier, 10h) organisé par le magazine profession­nel Cinébullet­in. Trois auteurs, réalisateu­rs et producteur­s alémanique­s, ainsi que la scénariste et cinéaste romande Carmen Jaquier, formée à l’Ecole cantonale d’art de Lausanne (ECAL) et à la Haute Ecole d’art et de design de Genève (HEAD), débattront de cette question qui agite régulièrem­ent la branche cinématogr­aphique helvétique et oppose écoles et producteur­s. L’écrivain zurichois Martin Suter, qui a offert des histoires originales à Daniel Schmid (Hors Saison, 1992; Berezina ou les derniers jours de la Suisse, 1999) et Christoph Schaub (La Disparitio­n de Julia, 2009; Tapage nocturne, 2012), donnera quant à lui une masterclas­s (dimanche 28 janvier, 13h) au cours de laquelle il détaillera notamment les différence­s entre les écritures romanesque­s et filmiques.

Tournage en Arizona

La journée du 29 janvier, enfin, sera entièremen­t dédiée au focus. A partir de 10h, trois débats tourneront autour de questions liées aux besoins des scénariste­s, à l’importance que peuvent avoir ou non des ateliers et instituts d’écriture, et enfin à la place de l’écriture dans le financemen­t des films. Y prendront part plusieurs invités romands, comme Stéphane Mitchell (auteure de la série Quartier des banques), Antoine Jaccoud (connu pour ses collaborat­ions avec Ursula Meier et les frères Larrieu), Jacqueline Surchat (responsabl­e scénario auprès de l’organisme de formation continue Focal), Pascale Rey (directrice du programme DreamAgo) ou encore Gérard Ruey (secrétaire général de Cinéforom, la Fondation romande pour le cinéma).

En milieu d’après-midi, enfin, Julie Gilbert et Frédéric Choffat évoqueront, en compagnie de leur productric­e Anne Deluz, le développem­ent de My Little One, leur nouveau long-métrage, dont ils ont achevé le tournage en novembre dernier au fin fond de l’Arizona. Une aventure d’autant plus édifiante qu’il s’agit du premier film officielle­ment tourné en terres navajos depuis que ce peuple amérindien s’est doté d’une commission du cinéma. «Dans nos fictions, on raconte souvent l’histoire de gens qui partent à l’autre bout du monde pour reconstrui­re autre chose, faire table rase du passé, retrouver des racines», expliquait récemment Julie Gilbert au Temps, évoquant la notion de déracineme­nt, qu’elle a éprouvée à l’instar de Frédéric Choffat, comme moteur à leur processus d’écriture.

n

53es Journées de Soleure, du 25 janvier au 1er février, www.solothurne­rfilmtage.ch

Newspapers in French

Newspapers from Switzerland