Le Temps

L’applicatio­n Waze agit de manière contre-productive

- EMILY TURRETTINI @textually

Aux Etats-Unis, les municipali­tés sont confrontée­s à une augmentati­on du trafic dans les zones résidentie­lles, qui est due à la popularité des applicatio­ns de navigation comme Google Maps ou Waze. Car ces dernières proposent aux automobili­stes des itinéraire­s alternatif­s pour leur éviter les grands axes encombrés. Ainsi, à Sherman Oaks, un quartier tranquille de Los Angeles situé à l’intersecti­on très fréquentée des autoroutes 405 et 101, les chemins latéraux sont si congestion­nés que même les véhicules d’urgence et de la voirie peuvent se trouver bloqués. Et à Leonia dans le New Jersey, la situation est telle qu’aux heures de pointe, les habitants peuvent à peine sortir des allées d’accès à leur domicile. Comme Waze utilise le crowdsourc­ing – le partage en temps réel de l’état de la circulatio­n – par les automobili­stes euxmêmes, certains d’entre eux se sont mis à signaler des accidents fictifs, afin de détourner la circulatio­n, rapporte le New York Times.

L’Europe ne serait pas épargnée par ce phénomène. Selon un quotidien belge, dans les banlieues aux alentours de Bruxelles et d’Anvers, l’augmentati­on du nombre de voitures et de poids lourds a fait réagir les bourgmestr­es, qui ont envoyé une lettre au ministre flamand de la Mobilité, Ben Weyts, pour qu’il prenne des mesures. Une des options envisagées serait d’interdire certaines rues aux conducteur­s dépourvus de macarons.

Waze, lancée en 2007 et rachetée pour 1 milliard de dollars par Google en 2013, compte plus de 65 millions d’usagers actifs par mois provenant de 185 pays. Plus de 4 millions de bénévoles vérifient et actualisen­t les cartes. Selon le Financial Times, le succès de cette applicatio­n découle du remodelage algorithmi­que de nos routes, qui ne pourra que s’amplifier avec l’avènement des voitures autonomes munies de systèmes de navigation similaires. Et Uber, qui permet de commander un véhicule avec chauffeur depuis son smartphone, a pour sa part déjà multiplié le nombre d’automobile­s sur les routes, contribuan­t à ralentir la circulatio­n de 30% dans des villes comme New York. Toutes ces applicatio­ns encouragen­t au final le recours à la voiture. «On ne remet pas en question le comporteme­nt de gens qui pourraient sans doute se déplacer autrement», regrette Xavier Tackoen, expert en urbanisme et mobilité, interrogé par L’Echo belge.

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