Le Temps

«No Billag» = «9 février»?

- YVAN AGNESINA, CAROUGE

L’acceptatio­n de l’initiative «No Billag» le 4 mars prochain se profile de la même manière que celle «contre l’immigratio­n de masse» le 9 février 2014. La faute à un Conseil fédéral trop timide et un parlement trop confiant; à moins que ce ne soit l’inverse. Un nouveau signe que nos politicien­s sont déconnecté­s de la population. Il faut que les sondages fassent monter la températur­e et que les débats laissent entrevoir un ras-le-bol aussi diffus que persistant pour qu’arrivent en catastroph­e les promesses d’actions corrective­s ou compensato­ires. Ce furent les mesures d’accompagne­ment à propos de l’immigratio­n de masse, ce sont la baisse de la redevance et la «future concession» SSR pour «No Billag». Trop peu; trop tard. La consommati­on médiatique n’est plus passive et se fait à la demande; la redevance donne une impression d’anachronis­me à l’heure d’Internet, du câble, des chaînes thématique­s et de la vidéo à la demande (VOD). L’occasion a été manquée lorsqu’il fut débattu d’inclure la redevance dans les impôts fédéraux. C’est à cette occasion qu’il aurait fallu, parallèlem­ent au mode de financemen­t, songer à proposer une modificati­on de la concession telle que proposée en catastroph­e ces jours. Entre les jeunes qui n’y voient pas d’intérêt et la classe moyenne qui n’a plus d’argent après avoir payé son assurance maladie, le résultat s’annonce salé voire aigre tant pour les journalist­es que pour l’informatio­n. Ou alors faudra-t-il à nouveau s’ingénier à démontrer que l’on peut très bien se passer des décisions populaires.

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