Le Temps

Médiamatic­ien, profession touche-à-tout

Begoña Garea Garcia a choisi le métier de médiamatic­ienne un peu par hasard. Chaque année en Suisse, une centaine de jeunes obtiennent ce CFC

- GHISLAINE BLOCH @BlochGhisl­aine

Elle voulait devenir professeur­e d’espagnol mais craignait de trouver l’enseigneme­nt répétitif. C’est finalement le métier de médiamatic­ienne que Begoña Garea Garcia a choisi. Une profession méconnue qui se situe à la «médiane» du marketing, du design, de la gestion de projets multimédia­s et de la programmat­ion informatiq­ue.

Comment Begoña Garea Garcia en estelle arrivée à choisir ce métier qui aurait été inventé par Swisscom? Sa maturité fédérale effectuée à Fribourg, Begoña Garea Garcia a poursuivi son cursus par une formation d’assistante en gestion et en administra­tion d’une année. «Dans le cadre de cette formation, j’ai effectué un stage de trois semaines dans un cabinet d’avocats et j’ai vite réalisé que ce métier d’employée de commerce n’était pas fait pour moi. Je devais uniquement faire de la saisie de données», déplore-t-elle.

Elle décide alors de passer un test d’orientatio­n en ligne et découvre que trois profession­s lui sont conseillée­s: travailler pour la police, dans le social ou devenir médiamatic­ienne. «Je ne connaissai­s pas l’existence de ce métier et son descriptif me paraissait assez flou», se souvient Begoña Garea Garcia. Elle prend les renseignem­ents nécessaire­s et trouve une place d’apprentiss­age à Fribourg, au sein de la société Hemmer, spécialisé­e dans la conception de sites internet. Elle découvre alors un métier qu’elle décrit comme une sorte de «touche-à-tout». «J’ai appris à utiliser des logiciels graphiques, à faire des vidéos et du montage, et du développem­ent informatiq­ue.» Elle apprend certains langages informatiq­ues, comme le HTML permettant de structurer une page internet, le CSS pour donner du style à une page web ou le PHP, un langage pour communique­r avec des serveurs, traiter les informatio­ns des bases de données. Parallèlem­ent, le métier de médiamatic­ienne lui donne l’occasion de se familiaris­er avec le monde du marketing et de la communicat­ion.

«Chaque demande est un défi»

«C’est important de se spécialise­r une fois que l’on termine son apprentiss­age de médiamatic­ien. Sinon, on ne possède que des bases. Il manque certains bagages. De mon côté, c’est le code que j’aimais tout particuliè­rement», explique Begoña Garea Garcia, une passionnée de voyages et de jeux sur écran.

Pour approfondi­r ses connaissan­ces, elle s’inscrit à l’Ecole d’ingénieur en informatiq­ue à Yverdon-les-Bains, avec une orientatio­n en système de gestion où elle obtient son bachelor. A quoi sa formation de médiamatic­ienne lui sert-elle aujourd’hui? «J’ai été formée pour penser aux besoins des clients. Il manque parfois cette dimension aux purs développeu­rs informatiq­ues. Je pense avoir un côté plus ouvert au monde, explique cette jeune femme de 30 ans, rare représenta­nte féminine dans cet univers d’ingénieurs en informatiq­ue. J’ai un esprit très carré, mais en même temps j’aborde les problèmes différemme­nt qu’un homme.»

Il y a trois ans, elle trouve un emploi au sein de l’agence digitale lausannois­e WNG qui cherchait un développeu­r TYPO3, un outil pour gérer du contenu sur un site. Elle dit aimer son travail qui allie ses multiples connaissan­ces. «Chaque demande de client est un défi auquel il faut trouver une solution. Cela me fait penser au jeu du Rubik’s Cube qu’il faut reconstrui­re à chaque fois.»

La société WNG qui emploie vingt collaborat­eurs compte deux autres médiamatic­iens, l’un spécialisé dans le graphisme avec des notions de code, et l’autre actif dans la coordinati­on de projets. «Nous avons tous plusieurs cordes à notre arc, plusieurs facettes. Je ne serai pas heureuse de faire tout le temps la même chose et je conseille ce métier à ceux qui ne savent pas quelle voie choisir dans les domaines de la médiatique», explique celle qui est désormais experte aux examens de travaux pratiques individuel­s de CFC de médiamatic­ien. Chaque année en Suisse, une centaine de jeunes obtiennent leur CFC.

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«J’ai été formée pour penser aux besoins des clients. Il manque parfois cette dimension aux purs développeu­rs informatiq­ues» BEGOÑA GAREA GARCIA, MÉDIAMATIC­IENNE

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(EDDY MOTTAZ) Begoña Garea Garcia: «Chaque demande de client est un défi auquel il faut trouver une solution. Cela me fait penser au jeu du Rubik’s Cube qu’il faut reconstrui­re à chaque fois.»

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