Emmanuel Macron, tribulations chinoises
Le président français a réservé à la Chine sa première visite officielle en Asie. Il entend être au rendez-vous de l’immense projet d’investissement que Pékin a lancé en 2015 vers 65 pays
Emmanuel Macron a entamé sa visite chinoise à Xian, illustrant son soutien aux «nouvelles Routes de la soie», un projet cher à Xi Jinping. A l’heure où les Etats-Unis se sont mis hors jeu, ce voyage vise à raffermir le lien entre la Chine et l’Europe, dont la France se veut le porte-drapeau.
Emmanuel Macron a placé lundi sa première visite en Chine sous le signe des nouvelles Routes de la soie, un projet cher au président Xi Jinping.
Le président français a symboliquement entamé sa visite à Xian (nord), ancienne capitale de l'empire chinois qui fut le point de départ de la Route de la soie, ancienne voie commerciale remise au goût du jour par Xi Jinping pour cimenter les liaisons économiques de la Chine et son influence.
Ce dernier a lancé en 2013 un projet colossal de construction de routes, ports, voies ferrées et parcs industriels à destination de l'Europe et même au-delà. Cette initiative des nouvelles Routes de la soie doit couvrir 65 pays, pour des investissements de plus de 1000 milliards de dollars.
«Ma volonté est que la France et l'Europe […] soient au rendez-vous offert par la Chine», a assuré Emmanuel Macron à Xian dans un long discours, alors que la France était jusqu'ici restée prudente face à un projet jugé parfois dangereusement expansionniste de la part de la deuxième puissance économique mondiale.
Un déficit de 30 milliards
Face à la décision de Donald Trump de retirer les Etats-Unis de l'Accord de Paris sur le réchauffement, Emmanuel Macron a annoncé qu'il proposerait à Xi Jinping de «relancer la bataille climatique». Sans la décision de la Chine d'y demeurer, «l'Accord de Paris n'aurait pas survécu» à la décision américaine, a-t-il souligné, tout en notant que la Chine reste le premier pays émetteur de gaz à effet de serre.
Paris et Pékin conservent des points de friction. La France, qui souffre d'un déficit commercial de 30 milliards d'euros avec la Chine, veut «rééquilibrer» la relation et prône une réciprocité dans l'ouverture des marchés entre l'Union européenne (UE) et la Chine. Elle pousse aussi pour que l'UE contrôle davantage les investissements chinois dans les secteurs stratégiques.
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