Méthode inédite de datation de restes humains en Suisse
Une équipe internationale dirigée par l’Université de Neuchâtel a utilisé une nouvelle technique pour identifier la dépouille d’une personne victime d’homicide, retrouvée dans une forêt du Plateau suisse
Le Laboratoire de biodiversité du sol de l’UniNE, l’Institut des sciences forensiques de l’Université de Berne, ainsi que le Laboratoire d’acarologie de l’Université de Reading (en Grande-Bretagne) et le Real Jardin Botanico de Madrid (en Espagne) ont rassemblé leurs efforts pour tenter de reconstituer un crime demeuré mystérieux depuis la découverte d’un corps dans une forêt du Plateau suisse.
En combinant diverses informations tirées de l’analyse au carbone 14 des os et des cheveux, de la chimie du sol et des organismes présents sous le cadavre (acariens, vers nématodes, et micro-eucaryotes), les spécialistes ont déterminé que les restes du défunt se trouvaient depuis plus d’une année sur le lieu de la découverte. L’analyse des os et des comparaisons d’ADN ont permis d’identifier la victime, un jeune homme qui avait été vu vivant 22 mois avant la découverte de ses restes carbonisés.
Acariens révélateurs
L’analyse des acariens, en particulier, a révélé que le corps aurait été entreposé dans un milieu confiné, avant d’être déplacé. Les chercheurs ont en effet identifié les restes d’une importante population de l’acarien Sancassania berlesei, qui se complaît dans des milieux saturés d’humidité.
«De nouveaux développements technologiques ont révolutionné notre perception de la diversité microbienne», relève Enrique Lara, coauteur des travaux publiés dans la revue Scientific Reports. C’est la première fois que des analyses de vers nématodes et de la diversité des micro-eucaryotes (champignons et protistes) du sol ont été appliquées dans une instruction sur un homicide présumé. Les chercheurs ont développé leurs méthodes en étudiant la décomposition en forêt de cadavres de cochons.
L’enquête se poursuit sur le plan judiciare.
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