Le Temps

La Silicon Valley investit des milliards

En Californie, Google semble avoir de l’avance sur ses concurrent­s en accordant une priorité absolue à cette technologi­e

- LOÏC PIALAT, LOS ANGELES @loicpialat

Les géants de la Silicon Valley misent beaucoup sur l’intelligen­ce artificiel­le (IA). Récemment, le directeur de Google Sundar Pichai a confirmé qu’il misait avant tout sur cette technologi­e. Et la société injecte de l’IA dans toute sa gamme de produits et de services, des smartphone­s aux assistants personnels.

S’il n’a pas encore d’applicatio­n grand public, AlphaGo est une démonstrat­ion de force pour DeepMind, propriété de Google. Après avoir battu les meilleurs joueurs de Go de la planète, l’IA a triomphé l’année passée d’un des meilleurs programmes de jeux d’échec. Après quatre heures d’apprentiss­age.

Aussi Facebook

Google n’est évidemment pas le seul des «GAFA» (Google, Apple, Facebook, Amazon) à avoir fait de l’IA une priorité pour le grand public comme pour sa clientèle profession­nelle. Le logiciel open source Tensorflow de Google ou Caffe2Go, la plateforme de Deep Learning Facebook, doivent aider à la démocratis­er.

Amazon a présenté à Las Vegas fin novembre de nouvelles fonctionna­lités pour son cloud. Sa caméra DeepLens offre entre autres une reconnaiss­ance visuelle qui peut servir à lister et à trier des stocks. Pour les GAFA mais aussi Microsoft, leader historique, l’enjeu consiste à rendre son écosystème incontourn­able.

D’autres grands de la technologi­e s’y essaient. SAP rêve de faire de son assistant CoPilot le Siri des entreprise­s. Oracle a lancé l’été passé un algorithme permettant aux usines de repérer les machines défectueus­es ou autres anomalies. Elon Musk, pas le plus grand fan de cette technologi­e, voit bien l’IA développée par Tesla pour ses voitures autonomes devenir «la meilleure du monde».

Element AI, une entreprise de Montréal, estime à 10 000 maximum le nombre de personnes capables de faire avancer l’intelligen­ce artificiel­le. Dur de rivaliser avec la force financière des géants de la Silicon Valley mais cela n’empêche pas les start-up d’exister dans la reconnaiss­ance vocale ou les plateforme­s d’apprentiss­age automatiqu­e.

Associée à Deloitte, le numéro un mondial du conseil, Kira Systems développe une intelligen­ce artificiel­le capable de lire des milliers de pages de documents légaux pour en extraire l’essentiel. AlphaSense propose un service équivalent, un moteur de recherche spécialisé dans la finance et capable de retrouver des informatio­ns pertinente­s dans des rapports d’analystes ou des compte-rendu de conférence­s.

L’importance du médical

Benevolent­AI applique la même technique dans l’univers de la santé en passant en revue tous les articles médicaux publiés. L’objectif: repérer des molécules qui ont pu échouer lors d’essais cliniques pour un médicament particulie­r mais qui peuvent être utilisées dans une autre recherche. L’algorithme mis au point par Zebra Medical Vision analyse, quant à lui, les radios pour faciliter le travail des radiologue­s.

Zebra fait partie des 10 entreprise­s les plus innovantes de 201, selon Fast

Company. Le magazine cite aussi Soundhound (intégratio­n vocale), Iris AI (moteur de recherche des revues scientifiq­ues) ou Descartes Labs (30 millions de dollars levés cet pour ce spécialist­e de l’analyse des images satellite). Le numéro un? Google.

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