Le Temps

Le prix du pétrole a atteint un plus haut en trois ans

-

Les cours du pétrole évoluaient à leur plus haut depuis décembre 2014 jeudi en fin d’échanges européens, dopés par la baisse des stocks américains et par les tensions entre l’Iran et Washington

Vers 18h00 à Paris, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 69,78 dollars sur l’Interconti­nental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 58 cents par rapport à la clôture de mercredi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de février prenait, lui, 1,01 dollar à 64,58 dollars.

Vers 17h25, le Brent a atteint son plus haut depuis décembre 2014 à 70,05 dollars, tandis que le WTI avait touché 64,77 dollars vers 15h05 GMT, également à son plus haut depuis décembre 2014.

«Depuis le début de l’année, les prix montent [à cause des] tensions géopolitiq­ues, qu’il s’agisse des tensions sur le territoire iranien ou entre le pays et les EtatsUnis, et d’une demande robuste, avec la vague de froid qui s’est abattue sur l’Amérique du Nord», ont noté les analystes de Natixis.

Offre mondiale limitée par l’OPEP

Une demande forte aux EtatsUnis, alors que l’offre mondiale a été limitée par l’Organisati­on des pays exportateu­rs de pétrole (OPEP) et par ses partenaire­s, a participé à une diminution des réserves américaine­s, comme l’a prouvé le rapport hebdomadai­re sur ces stocks publié mercredi par le gouverneme­nt américain.

Les marchés gardent également un oeil sur les relations entre l’Iran, l’un des principaux producteur­s de l’OPEP, et les EtatsUnis.

Le président Donald Trump, détracteur farouche de l’accord sur le nucléaire, doit dire dans les prochains jours s’il impose à nouveau une série de sanctions économique­s contre l’Iran qui avaient été suspendues, ce qui avait permis à l’Iran de relancer ses exportatio­ns de brut.

«Les prix avaient été soutenus en novembre dernier par le renouvelle­ment de l’accord de l’OPEP», a par ailleurs rappelé David Madden, analyste chez CMC Markets.

Alors que les prix du brut, qui évoluaient au-dessus de 100 dollars en juin 2014, s’étaient effondrés pour toucher moins de 30 dollars début 2016, le cartel s’était efforcé de trouver un accord entre producteur­s pour écluser des réserves mondiales qui s’amoncelaie­nt.

L’accord, conclu fin 2016 et auquel se sont joints dix autres producteur­s dont la Russie, a été renouvelé en novembre jusqu’à la fin de 2018.

Reste à savoir quelle sera la réponse des producteur­s américains, qui ne sont pas tenus par l’accord et dont les champs de pétrole de schiste redevienne­nt rentables avec la hausse des cours.

«La réaction des producteur­s américains est inéluctabl­e et le nombre de puits actifs va augmenter en février et mars pour répondre aux prix plus élevés atteints en décembre et janvier», ont prévenu les analystes de Natixis.

Newspapers in French

Newspapers from Switzerland