L’ECAL à Cuba pour renouveler l’imagerie «cigares et vieilles bagnoles»
Les étudiants en bachelor de photographie sont partis sur l’île pour renouveler l’imagerie cigares et vieilles bagnoles
Les étudiants en bachelor de photographie sont partis sur l’île avec pour mandat de renouveler l’imagerie. Pari réussi
Cuba. Berlines d’un autre âge. Architecture coloniale colorée, architecture coloniale délabrée. Vieilles fumant le cigare, un fichu sur la tête. Portraits de Fidel et du Che sur les murs. Les images sont toujours les mêmes, avec quelques variantes. Visiter Cuba et éviter les clichés est une gageure, tant ils sont présents et photogéniques. Avant Noël, les 18 étudiants en troisième année du bachelor de photographie de l’ECAL ont relevé le défi.
«L’ECAL est un cocon trop confortable. Il est important d’en sortir régulièrement, que ce soit pour aller à dix minutes dans la forêt ou à l’étranger. Déplacer une classe apporte beaucoup, en termes d’entraide notamment», plaide Milo Keller, responsable de la formation. De nombreuses thématiques ont été abordées par les élèves, fragiles témoins d’une mutation: la présence nouvelle de Airbnb ou de paquebots de croisière américains, le développement du skate-board ou le trafic de disques durs toujours plus fournis. Certains ont choisi la photographie, d’autres la vidéo. Plusieurs se situent à mi-chemin, avec les images quasi statiques de Cubains rivés aux points wi-fi de La Havane ou les portraits filmés de métisses sino-latinos.
Mis bout à bout, les 18 travaux donnent à voir une Cuba méconnue, une esthétique différente, même si quelques-uns restent sur des thématiques plus documentées telles que les cinémas désaffectés ou l’homosexualité. La dimension purement politique n’est pas oubliée, avec une série mettant en scène des caméras de surveillance ou une autre autour de la diplomatie de l’espionnage. Florilège.
«C’était très surprenant de marcher dans la rue et de se trouver face à un amas de personnes statiques»