POÉSIE MORDANTE
«La Revue de Belles-Lettres» publie des poèmes inédits en français de la romancière néo-zélandaise Janet Frame. L’auteure d’«Un ange à ma table» y insuffle toute sa mélancolie, mais aussi son ironie cinglante. D’autres poètes, comme le Suisse Olivier Beetschen ou le Tchadien Nimrod, sont au sommaire de ce numéro
La romancière néo-zélandaise Janet Frame (19242004) est célèbre pour sa trilogie autobiographique Un
ange à ma table, dont Jane Campion tira un film. Mais elle écrivait aussi des poèmes jusqu’ici inédits en français. Elle-même en a publié peu de son vivant, les jugeant trop intimes. Les douze que présente ici Paol Keineg racontent de petites histoires, mélancoliques, quotidiennes. «Je suis invisible», dit l’un d’eux, avec tristesse, ou soulagement? Deux lettres, dont une au Roi qui prêta 50 livres à son père – au retour de la Grande Guerre, pour se meubler – montrent une colère et une ironie intactes: elle était bien «rebelle et indomptable».
Ce numéro de La Revue de Belles-Lettres s’articule entre poètes d’ici (Olivier Beetschen, Laurence Verrey, Pietro De Marchi, Pierre Chappuis vu par ses traducteurs) et d’ailleurs (de beaux poèmes de deuil du Tchadien Nimrod, dédiés à son père et à son fils, «Pavane pour un cimetière»). Des toiles très expressives de Frédéric Clot rythment cette livraison.