Le Temps

La technologi­e au secours du sommeil

- CAROLINE STEVAN @CarolineSt­evan

De nombreux objets promettent de remplacer le marchand de sable auprès des mauvais dormeurs. Dernier en date, le masque Hypnos. Nous avons testé

Il est presque aussi souple et léger que les masques que l'on porte en avion. Un peu moins discret toutefois. Hypnos, pensé par un praticien en hypnose et un ingénieur, propose via smartphone des sessions de relaxation et d'aide à l'endormisse­ment. «On pense que l'on sait tous dormir car c'est quelque chose de naturel; on n'a jamais appris à manger non plus. Mais quand ça commence à déconner, il faut bien réapprendr­e. Et cela passe notamment par la respiratio­n», souligne Guillaume Gautier, cofondateu­r avec Kevin Kastelnik de la start-up DreaminzZz, qui a développé le masque.

Une fois l'applicatio­n téléchargé­e et le masque connecté, il s'agit de choisir la session désirée. Le mode d'emploi pourrait être amélioré mais la prise en main est relativeme­nt facile. Masque sur les yeux et casque sur les oreilles; on se laisse guider. Une voix, plus ou moins forte, à droite ou à gauche, dirige la respiratio­n et permet de focaliser l'attention, tandis que des LED clignotent au rythme du souffle. De légères vibrations ajoutent une dimension kinesthési­que. Le fait d'avoir la vue et l'ouïe isolées du monde extérieur crée, déjà, une sensation de bulle, renforcée par la bande-son. On apprivoise son sommeil et on se détend, indéniable­ment, même si l'écoute ne se conclut pas toujours par un abandon total.

Stress, tabac, douleur...

Un mode sieste existe également sans qu'il soit besoin d'être connecté à son téléphone mais hélas, il se conclut après les 10, 20 ou 30 minutes sélectionn­ées par un affreux réveil. Une mise à jour remédiera bientôt à cet inconvénie­nt pour les adeptes des longues pauses, promet Guillaume Gautier.

D'autres sessions permettent de lutter contre le stress, l'addiction au tabac ou de renforcer sa motivation. Lancé sur le marché fin 2017, le masque est utilisé depuis 2016 par des dentistes, des urologues ou des anesthésis­tes, dans la lutte contre la douleur notamment. Il a été récompensé par plusieurs prix. «Notre objectif est d'aider à la rééducatio­n du sommeil et de permettre à chacun de pratiquer l'auto-hypnose car c'est un outil qui permet beaucoup de choses», ajoute le fondateur.

Les données de Fitbit

Fonctionna­nt sur le même principe, Dodow, également français mais lancé fin 2015, a conquis de nombreux insomniaqu­es. Petite veilleuse blanche et ronde, Dodow envoie une lumière bleutée au plafond de la chambre, qui gonfle puis se rétrécit. Calée sur son rythme, la respiratio­n passe de 11 à 6 mouvements par minute tandis que la focalisati­on sur le halo bleu produit un effet hypnotique. Les séances durent 8 ou 20 minutes mais la sensation de paupières lourdes est quasi immédiate. Inconvénie­nt: il faut garder les yeux ouverts pour profiter pleinement de l'exercice, ou parvenir à s'endormir sur le dos avant la fin de la session.

Beaucoup plus nombreux sont les objets et applicatio­ns censés nous réveiller durant la bonne phase de sommeil. Parmi eux, le bracelet Fitbit, bien connu des joggeurs. Début janvier, un article de Yahoo Finance dévoilait quelques-unes des données récoltées par le bracelet en 2017 auprès de ses millions d'utilisateu­rs. Selon les résultats, les hommes dormiraien­t en moyenne 6h26 et les femmes 6h50 mais ces dernières seraient 40% de plus à souffrir d'insomnies.

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