L’application Santé de l’iPhone utilisée dans un tribunal allemand pour confondre un meurtrier
Le programme a enregistré les déplacements d’un suspect au moment où il déplaçait le corps de sa victime
Les smartphones et les montres enregistrent de plus en plus nos actions, seconde par seconde. Et ces données intéressent la justice. Un exemple vient d’en être donné en Allemagne, où des éléments de preuve issus d’un iPhone viennent d’être présentés devant un tribunal de Fribourg-en-Brisgau en fin de semaine passée.
L’affaire remonte à octobre 2016, lorsqu’une femme de 19 ans se fait assassiner à Fribourg-en-Brisgau, dans le sud-ouest de l’Allemagne. Immédiatement, un suspect d’origine afghane, dont il n’est pas certain qu’il était majeur au moment des faits, est interpellé. Son procès, qui a débuté en septembre 2017, s’est poursuivi la semaine passée. Et des éléments de preuve issus de l’iPhone du suspect ont été utilisés.
Confondu par l’ADN de l’un de ses cheveux retrouvé sur la scène du crime, le prévenu avait refusé de donner le code PIN de son téléphone aux enquêteurs. Mais ceux-ci sont parvenus, en faisant appel à une entreprise de Munich dont le nom n’a pas été révélé, à tout de même accéder au contenu du smartphone. Ils ont utilisé les données de l’application Santé du smartphone – pré-installée depuis la version 6S de l’iPhone – pour y retrouver des éléments sur les mouvements du suspect.
Ainsi, l’application a enregistré par deux fois des mouvements qu’elle a interprétés comme le fait de monter et de descendre un escalier. Et selon les enquêteurs, il s’agissait des moments où l’accusé a d’abord traîné le corps de sa victime vers une rivière, pour ensuite remonter la berge. Un policier a effectué le même parcours avec son iPhone et les données affichées dans l’application Santé du suspect se sont révélées être les mêmes.
Les informations de l’application issues de l’iPhone du prévenu ont été utilisées en parallèle avec des informations de géolocalisation pour confondre le meurtrier présumé, qui a reconnu avoir violé et tué sa victime, tout en affirmant que sa mort était le résultat d’un accident. Le procès se poursuit ces jours.
Cas similaire aux Etats-Unis
Cette affaire rappelle un cas récent survenu aux Etats-Unis. Un haut-parleur connecté d’Amazon, appelé Echo, avait enregistré fin 2015 le son d’une scène de crime dans un appartement situé en Arkansas. La justice avait exigé d’Amazon qu’elle lui remette l’enregistrement, mais la multinationale avait initialement refusé, avant d’accepter lorsque le suspect du meurtre avait donné son accord. Il a depuis été blanchi et la justice n’a pas dit si des informations issues d’Echo avaient été utilisées.
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