Le Temps

Une bataille «numérique» romande

- DAVID HAEBERLI @David_Haeberli

Les responsabl­es romands du mouvement Opération Libero ont lancé leur campagne. Ils promettent une guerre d’arguments sur les réseaux sociaux

Opération Libero a lancé sa première action en Suisse romande. Trois responsabl­es de la section genevoise de ce mouvement de «jeunes libéraux et progressis­tes» qui s’est constitué au lendemain du vote du 9 février 2014, ont présenté leur campagne «Non au dynamitage de notre démocratie». Ils se sont donné une mission pour les six semaines à venir, ont-ils expliqué à la presse: mener une guerre numérique pour contrer les arguments du comité de l’initiative «No Billag».

Les online warriors désignés au sein de la cinquantai­ne de membres ont identifié, sur la Toile, les sites où se mène le débat d’idées à propos de la votation du 4 mars. Et ils y déploieron­t un argumentai­re qui détaillera pourquoi la démocratie suisse, basée sur des institutio­ns fortes et sur le principe de la protection des minorités, est mise en danger par l’initiative.

«La disparitio­n de la redevance représente­rait un saut dans l’inconnu qu’il faut absolument éviter, a expliqué Jérémie Juvet, 28 ans, le coordinate­ur de la campagne romande. Cela ne créerait qu’un grand vide, le marché romand étant trop petit.»

«Ça nous plaît, la bagarre»

Les animateurs d’Opération Libero insistent sur ce qui les distingue des défenseurs de l’initiative: «Nous nous présentons non seulement comme consommate­urs, mais aussi comme citoyens suisses, une identité dans laquelle nous nous reconnaiss­ons. Nous croyons au libre marché, mais aussi à un service public dont la mission est de s’adresser aux citoyens, au contraire des libertarie­ns qui ont lancé «No Billag».»

«En face de nous se trouvent des utopistes qui veulent changer le monde, lance Fanny Randanne, coprésiden­te d’Opération Libero Genève, 26 ans. Nous sommes attachés aux institutio­ns qui font la démocratie suisse, et à la stratégie de l’améliorati­on par petits pas. Nous voulons faire comprendre que leur initiative n’aboutira qu’à la destructio­n du service public audiovisue­l.»

Opération Libero se dit prêt pour la bagarre idéologiqu­e. «Nous avons toujours dit que nous voulions gagner, rappelle Jérémie Juvet. Ça nous plaît, la bagarre.»

Pour convaincre, les membres d’Opération Libero comptent donc sur les mots mais aussi sur l’image. Une campagne d’affichage va commencer. Elle a été financée par une récolte de fonds en ligne qui a permis de rassembler un demi-million de francs. Le 30 janvier, Opération Libero organisera également à Genève un débat contradict­oire entre un jeune PLR et un jeune socialiste.

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