Les intransigeantes
Dénoncer les violences sexistes et sexuelles et briser le silence qui les entoure: voilà l’objectif de la Slutwalk (littéralement «Marche des salopes» en anglais), une manifestation pacifique désormais internationale, née à Toronto à la suite des déclarations d’un policier encourageant les femmes à ne pas s’habiller «comme des salopes» pour éviter de se faire violer.
La première de Suisse a eu lieu le 6 octobre 2012 sous l’impulsion d’un collectif romand. Le message principal est clair: «Peu importe le comportement de la victime, le viol ne doit jamais être toléré, légitimé ou minimisé.» Personne ne «cherche» à se faire violer: «La suspicion à l’égard des victimes doit cesser.»
Pour lutter contre les violences sexuelles, le mouvement estime crucial d’éduquer toute la société, en déconstruisant les nombreux discours qui les banalisent. Souvent pointées du doigt pour leur utilisation du terme «salope», les organisatrices revendiquent l’importance de ce terme, sciemment provocateur. N’invoque-t-on pas bien souvent la «réputation» des victimes, leurs moeurs supposées «légères» pour disqualifier une accusation? Quand cessera-t-on d’entendre «elle l’a bien cherché, c’est une allumeuse»?
D’autres mouvements se rapprochent de la Marche des salopes par l’intransigeance de leur engagement: on pense par exemple à l’Association féministe de l’UNIL (AFU), qui se donne pour objectif de combattre, entre autres, le patriarcat, et de donner une visibilité aux personnes victimes d’oppressions sexistes au quotidien.
▅