La galaxie féministe romande
L’affaire Weinstein a mis sur le devant de la scène les défenseurs de l’égalité hommes-femmes. Mais quelles tendances dominent, quels sont leurs codes, leurs références?
L’affaire Weinstein a été un tremblement de terre dont les répliques, aux Etats-Unis et ailleurs, n’ont pas fini de faire trembler les mâles qui confondent séduction et domination. Le début d’une nouvelle ère, se réjouissent les féministes qui, à la faveur de ce raz de marée, retrouvent une belle visibilité.
Les féministes? Quelles féministes? En France, on vient de le voir, le courant s’est déchiré entre les tenantes d’une posture libertaire et les partisanes de la tolérance zéro en matière d’abus sexuels.
Et en Suisse romande? Quel est le visage de la vingtaine de mouvements locaux? Il est lui aussi multiple. Réparti entre les militantes de la première heure et les émergentes, les voix institutionnelles et les voix associatives, les discours mesurés et les actions plus musclées. Sans oublier l’art qui est choisi par certain(e)s comme outil de contestation.
Mais «toutes les associations féministes ont généralement comme point commun la lutte contre le sexisme et la mise en oeuvre de l’égalité dans les faits», observe Caroline Dayer, experte en prévention des violences et des discriminations. Pour cette chercheuse en études genre, «l’indignation collective manifestée par le mouvement MeToo montre que le sexisme traverse toutes les sphères et s’articule à d’autres discriminations».
Pour l’ensemble des mouvements, il y a donc un consensus sur la condamnation du harcèlement. A tel point que de nombreuses associations – L’émiliE dégourdiE, George, DécadréE, Les Indociles – travaillent main dans la main sur une Nuit des féminismes qui aura lieu en novembre prochain. Restent leurs différences, dans le ton, les objectifs et les actions. Portrait non exhaustif de la galaxie.
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