Donald Trump tire les premières salves contre Pékin
La politique «America First» est en marche. L’administration Trump a imposé des mesures antidumping sur les panneaux solaires et les grandes machines à laver. Pékin a exprimé son «ferme mécontentement»
Lors de sa campagne électorale en 2016, le candidat Donald Trump avait promis une guerre commerciale contre la Chine, l'accusant de détruire les emplois américains. Il est passé aux actes lundi, imposant des droits de douane punitifs, dits «de sauvegarde», sur des panneaux solaires et sur les grandes machines à laver fabriqués en Chine, mais aussi en Corée du Sud, au Mexique et en Thaïlande. Lundi, le président américain a reçu un rapport d'une enquête sur l'aluminium importé de Chine à des prix inférieurs à leur coût de production. Il a trois mois pour décider d'une mesure antidumping. Bref, la guerre promise est lancée.
L'animosité est dans l'air depuis plusieurs mois. Les rencontres entre le président chinois, Xi Jinping, et son homologue américain, Donald Trump, une première fois en avril 2017 aux EtatsUnis, puis en novembre en Chine, n'ont pas suffi pour éviter les tensions. Le locataire de la Maison-Blanche, champion de l'«America First», maintient que les importations en provenance de la Chine se font au détriment de l'économie américaine. Ainsi, à la fin de l'année dernière, Washington a refusé d'octroyer le statut d'économie de marché à la Chine. Un tel dispositif était prévu à cette échéance dans l'accord d'adhésion chinoise à l'Organisation mondiale du commerce en 2001.
Etats-Unis plus agressifs
«Il faut s'attendre à ce que les Etats-Unis deviennent encore plus agressifs sur les importations de l'acier chinois, anticipe un expert en relations sino-américaines qui préfère garder l'anonymat. Le président Trump doit répondre aux attentes de l'industrie américaine de la métallurgie, qui l'a fortement soutenu pour son élection. Celle-ci souffre de la concurrence chinoise.» Certains produits en acier importés aux Etats-Unis sont déjà frappés de surtaxes.
Si Pékin n'a pas été surpris par la décision américaine, il a immédiatement exprimé son «ferme mécontentement» et a promis des mesures «en concertation avec d'autres Etats». En réalité, les autorités chinoises ont monté le ton depuis plusieurs jours. Selon elles, la politique commerciale américaine viole non seulement les règles internationales, mais se fait aussi au détriment des industriels et des consommateurs américains.
Dans son édition de lundi, le Global Times – la voix de Pékin destinée à l'étranger – relève que l'administration Trump bloque systématiquement les investissements chinois aux Etats-Unis au nom de la sécurité nationale. Selon le journal, 27 propositions ont été rejetées en 2017, dont celle d'Ant Financial de reprendre Moneygram, spécialiste américain de transferts internationaux d'argent.
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