Le Temps

Une navigation qui reste difficile

- F. F.

En empruntant le passage du Nord-Est plutôt que le canal de Suez, le trajet d’un cargo se rendant de Hambourg à Yokohama se réduit de 10 900 à 7200 miles nautiques. Une économie en temps et en fuel qui intéresse forcément le transport maritime. Le méthanier brise-glace Christophe de Margerie, qui dessert le gisement de gaz de Yamal, a ainsi fait cet été la une de la presse internatio­nale en ralliant la Corée en seulement dix-neuf jours… un record. La Russie, qui abrite déjà la plus grosse flotte de brise-glaces du monde, avec 41 unités, a prévu d’en construire onze de plus, dont cinq sont déjà en chantier.

La disparitio­n progressiv­e des glaces le long des côtes russes, cependant, ne signifie pas que la navigation va y être facile, et plus profitable. Le relevé des fonds le long des côtes russes est partiel et imprécis. Les alluvions apportées par les immenses fleuves sibériens changent constammen­t l’environnem­ent maritime. Les coûts d’assurance sont prohibitif­s. Et la banquise, enfin, reprend ses droits en hiver. «Le nombre de bateaux qui ont assuré un transit complet entre l’Europe et l’Asie en passant par le nord a certes doublé entre 2016 et 2017, mais il est passé... de vingt à quarante», relativise Esben Poulsson, président de la Chambre internatio­nale du commerce maritime. Le canal de Suez, qui a enregistré 17 500 transits en 2017, a encore de beaux jours devant lui.

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