Le Temps

Salt digère la perte d’UPC et prépare le réseau 5G

L’opérateur de téléphonie mobile assure qu’il sera capable d’édifier un réseau 5G plus rapide

- ANOUCH SEYDTAGHIA @Anouch

Ils partagent le même bâtiment à Renens (VD), comme en attestent les deux immenses logos qui figurent sur la façade. Mais d’ici à quelques mois, Salt et UPC ne travailler­ont plus ensemble. Le 8 janvier, le câblo-opérateur annonçait qu’il allait renoncer à utiliser le réseau mobile de Salt pour opter pour celui de Swisscom. Cette rupture de contrat avait été alors vivement dénoncée par Salt. Jeudi, l’opérateur a affirmé, à l’occasion de la présentati­on de sa future 5G, que cette perte était en partie digérée.

La semaine passée, Andreas Schönenber­ger estimait que l’annonce du changement de prestatair­e une année en avance était non seulement inutile, mais également non conforme aux termes du contrat, dans une interview à la Handelszei­tung. Jeudi, le directeur de Salt affirmait que «changer de prestatair­e fait partie du jeu. Mais je ne suis pas content qu’UPC l’annonce maintenant, alors que la rupture du contrat ne sera effective qu’au 1er janvier 2019.»

L’ombre de Swisscom

Andreas Schönenber­ger envisageai­t de porter plainte contre UPC. «Nous nous réservons toujours ce droit quant à la façon de communique­r d’UPC. Et je soupçonne que d’autres intérêts sont en jeu, notamment ceux de Swisscom», estimait jeudi le directeur. En clair: Salt soupçonne que Swisscom ait raflé maintenant ce contrat pour montrer au parlement, qui va étudier dans quelques jours la nouvelle loi sur les télécoms, qu’il est capable d’ouvrir ses réseaux à d’autres opérateurs sans contrainte légale. Car le projet de loi forcera l’opérateur historique à ouvrir potentiell­ement ses réseaux à tous ses concurrent­s, ce qu’il refuse catégoriqu­ement.

Jeudi, Nokia – partenaire réseau de Salt depuis des années – présentait au siège de l’opérateur la future 5G, qui devrait entrer en service en 2020. Cette technologi­e devrait offrir des débits en tout cas dix fois supérieurs à ceux permis par la 4G. Salt, qui affirmait avoir plus de 200 millions de francs dans ses caisses à la fin de 2017, assure qu’il pourra investir dans ce réseau. «Nous seront prêts à offrir cette technologi­e à nos clients dans deux ans», affirmait jeudi Andreas Schönenber­ger.

Pour Salt, il est exclu que les fréquences 5G soient attribuées sous forme d’enchères

Mais il faudra que plusieurs conditions soient réunies, a poursuivi le directeur de Salt: «Il faut absolument que l’ordonnance sur les rayonnemen­ts non ionisants (ORNI) soit révisée et les niveaux maximaux soient abaissés. Sinon, il sera impossible de construire un réseau 5G. Aujourd’hui déjà, nous avons des soucis dans certains centres urbains.» Il semblerait que le parlement se saisira bientôt à nouveau de ce problème.

Eric Wolff, directeur de la technologi­e chez Salt, a pointé une deuxième condition: «L’attributio­n des licences 5G doit être juste. Il est exclu que les fréquences basses de 700 MHz, très importante­s pour la couverture, soient attribuées sous forme d’enchères et que les opérateurs avec le plus de moyens obtiennent la majorité de ces fréquences.» Les licences devraient être attribuées cette année selon un système qui n’a pas encore été précisé.

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