Le groupe Bâloise se profile dans le conseil en mobilité
Une assurance auto par app au tarif d’un centime par kilomètre, une aide à l’achat, au service et à la vente du véhicule en passant par le conseil en déménagement: le groupe Bâloise complète son offre classique et multiplie les initiatives numériques
L'ère numérique a définitivement transformé la culture du monde de l'assurance. Les nouvelles start-up dans lesquelles investit la Bâloise tentent en effet de faciliter, généralement grâce à une app, la mobilité des personnes «afin de mieux les connaître et de leur offrir un écosystème», pour reprendre l'expression du porte-parole. On passe de la vente de produits à la gestion de données.
Le groupe bâlois a annoncé jeudi le lancement de sa «première plateforme de mobilité», appelée Mobly. Dans la foulée, il publie les premiers résultats de Friday, la start-up berlinoise dans laquelle il a investi. Les deux initiatives sont des projets numériques qui démarrent à l'étranger, l'un en Belgique et l'autre en Allemagne, mais qui, en fonction de leur succès, pourraient être étendus à d'autres pays dont la Suisse.
Un centime par kilomètre, annonce la publicité de Friday, pour une offre d'assurance auto disponible par iPhone, résiliable mensuellement et à laquelle il est possible de souscrire en 90 secondes. A l'évidence, certains acteurs parviennent à renoncer à la complexité du monde de l'assurance. Le tarif mentionné est celui que l'on lit sur sa publicité, mais en réalité il dépend des différents facteurs de risque. La start-up privilégie d'ailleurs les nouveaux véhicules et le client allemand moyen, lequel roule environ 12 000 km par an.
La start-up n'est pas encore rentable, mais «elle compte plus de 15000 clients en moins d'un an. Elle est en bonne voie pour être l'assureur numérique préféré du pays», indique Gert de Winter, directeur général du groupe suisse. Avec 40 employés dont 20 ingénieurs, le nouveau venu numérique innove tant sur le plan technologique que sur celui du «performance marketing» (rémunéré en fonction du succès). La direction de la Bâloise espère accumuler d'importantes informations pour son propre développement.
En Belgique, avec Mobly «nous amenons nos services de mobilité à un niveau supérieur», poursuit Gert De Winter. L'assurance n'est qu'une pièce de l'écosystème qu'elle ambitionne de créer. En l'occurrence, Mobly est une start-up numérique qui propose deux services aux automobilistes.
Une assistance à la conduite pour tout véhicule
Le premier, Mobly Go, est un système d'assistance à la conduite disponible sur tous les véhicules. Actuellement, on le trouve uniquement sur les véhicules haut de gamme. La nouvelle filiale de la Bâloise ne vend pas des produits à placer dans les véhicules, mais est rémunérée sur la base d'une commission. Le produit fonctionne grâce à une connexion avec le smartphone.
La deuxième offre de Mobly concerne le marché des voitures d'occasion. Les acheteurs potentiels sont souvent sans expérience et laissés à leurs propres estimations, observe la Bâloise. Sa plateforme offre une expertise capable d'évaluer le véhicule et son prix en tenant compte de sa sécurité.
Cette stratégie de partenariat a déjà été mise en oeuvre avec le rachat l'an dernier de la plateforme numérique de déménagement Movu, basée à Zurich et créée en 2014. Dans ce domaine également, celui de l'habitat, l'assureur cherche à mieux connaître ses assurés potentiels afin de prévenir leurs besoins et leurs risques plutôt que de leur vendre des assurances ménage. Avec cette application, le client reçoit divers conseils et une offre diversifiée d'entreprises de déménagement. Le but n'est pas de remplacer ses services d'assurance traditionnelle, mais de les compléter, indique la société.
▅