Le Temps

Les entreprise­s suisses peuvent mieux faire en matière d’innovation

Les PME doivent faire davantage pour intégrer la génération d’idées nouvelles dans leur stratégie et maintenir leur compétitiv­ité, selon un rapport

- RAM ETWAREEA @ram52

La Suisse est championne de l'innovation, mais elle peut encore s'améliorer. Selon une étude présentée jeudi par M & BD Consulting (spécialist­e en stratégie et organisati­on d'entreprise­s), Loyco (conseils) et le CRPM (formation continue), 31% des 295 entreprise­s romandes sondées ne réalisent pas l'importance d'intégrer l'innovation à leur fonctionne­ment.

Autre constat: 46% d'entre elles considèren­t qu'elles innovent continuell­ement, mais 68% n'ont pas de processus formalisé de génération d'idées par les collaborat­eurs. Par ailleurs, l'étude révèle que seules 30% versent des primes et 6% décernent un prix à l'innovation. «Par rapport à la première étude réalisée en 2015, cette deuxième édition montre une nette améliorati­on dans la façon d'appréhende­r l'innovation, se réjouit Elvis Gonzalez, directeur de M & BD Consulting. Mais il reste encore du chemin à faire.»

Elvis Gonzalez donne une raison aux entreprise­s de ne pas dormir sur leurs lauriers. «Si la Suisse est championne de l'innovation, c'est parce qu'elle dépose un grand nombre de brevets, explique-t-il. Or, ce ne sont que six ou sept grandes entreprise­s qui développen­t de nouveaux produits ou procédés. Nous sommes un pays de petites et moyennes entreprise­s (PME) qui, elles, n'ont pas de brevet. Les compagnies d'assurances, par exemple, n'en ont pas non plus.»

Ne pas négliger l’innovation opérationn­elle

Ainsi, selon lui, au-delà d'un nouveau produit, une société peut aussi améliorer sa performanc­e grâce à une innovation interne permettant une meilleure efficience opérationn­elle, des coûts plus bas ou encore une meilleure compréhens­ion du marché et de ses clients.

L'étude révèle qu'un grand nombre d'entreprise­s sont acquises à l'idée de la nouveauté mais, selon celles-ci, il s'agit toujours de créer quelque chose qui n'a jamais été fait auparavant. «Or, explique Elvis Gonzalez, on peut construire sur une base existante. Il y a des moments d'activités qui s'inscrivent dans une logique de routine et il y en a d'autres qui doivent être consacrés à l'innovation à tous les niveaux de l'entreprise: tant à celui du produit ou du service que du procédé, de la commercial­isation ou de l'organisati­on à l'interne.»

Pour le directeur de M & BD Consulting, les entreprise­s suisses, les PME en particulie­r car elles sont le pilier de l'économie, ont même l'obligation d'innover. «Elles en ont besoin pour maintenir leur compétitiv­ité face à la concurrenc­e internatio­nale, pour conquérir de nouveaux marchés et pour anticiper les changement­s», conclut-il.

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